christophe abbet

encore une sacrée dégustation, et un moment qu’on savoure à l’avance, comme les instants passés chez marie-thérèse chappaz.

pour nous, “buveurs”, ces deux vignerons offrent des vins très complémentaires, en blanc, rouge, ou liquoreux, et la visite s’impose à chaque fois.

christophe abbet est un type humble et passionné, réservé et chaleureux, curieux et à l’écoute, qui ne recule pas devant les expériences, les mises particulières, et qui travaille avec ce que le millésime lui propose.

très petits volumes (entre 600 et 1500 bouteilles par cuvée, de 50cl la plupart du temps)

notes de dégustation en bas de page

christophe abbet - 2008

Fully 2006 : 11°8 en 75cl, pur chasselas, très aromatique, acidité fine, pas mal de gras pour un chasselas, de la minéralité et une pointe d’amertume en finale. (dixit christophe, selon les ordonnances, si on met sur l’étiquette le nom de la commune d’origine, le vin est implicitement un chasselas pour un blanc, une dôle pour un rouge.)

Arvine 2006 : 13°7 en 50cl, du terroir les Parchets, vinifié sur lies. ne se livre pas au nez tout de suite, puis 2ème nez sur les fruits exotiques, l’ananas. en bouche, plus sèche que la 2005. belle acidité prononcée sur une matière dense et mûre (c’était botrytisé en partie), notes salées et iodées, surtout en finale. christophe pense avoir trouvé une façon de bien “sécher” une arvine : ne pas trop épurer et laisser à très basse température.

Gamay vieilles vignes 2006 : 2ème mise. fruits rouges et groseille au 1er nez, qui se retrouve en bouche avec une acidité franche, voir un côté acidulé, puis cerise au kirch en 2ème nez. raisin mûr. pas l’archétype du gamay, pas de fruit éclatant, mais de la matière, bien soutenue par l’acidité. 8% de gamay passé en barrique (autorisation jusqu’à 15%).

Les Avasiers 2006 : gamay planté dans une combe en terrasse à 650m sur les hauts de Fully. robe plus sombre que les VV, nez sur la fraise, puis épices douces, herbes sentier de montagne avec un côté grillé. gamay plus tardif de 2 semaines que les VV. plus accessible, plus dynamisant et facile à boire que les VV, moins de tannins. christophe demande explicitement aux vendangeuses de goûter les raisins pour cette cuvée.

Regoûté le lendemain, mêmes caractéristiques à part le nez, avec des notes de colle blanche un peu dérangeantes. Regoûté le sur-lendemain, idem. Ces notes de colle disparaissent au bout de 5 à 6 heures, sans que la bouche soit affectée, et on retrouve bien le vin dégusté.

L’Un dans l’Autre 2006 : gamay/syrah à 50% chacun. nez discret, la syrah prend le dessus en 2ème partie de bouche. assemblage de “proximité”, sans prétention, joli vin.

Cornalin 2006 : raisins achetés. robe rubis sombre, nez expressif, fruit croquant, bouche un peu austère, légèrement en retrait et qui demande à se livrer, mais semble charnue, une finale un peu courte. Provient de l’assemblage de 2 parcelles ayant générées 2 cuvées distinctes : un raison parti de suite en fermentation sans levurage qui avait un nez de colle blanche, de la volatile, et un raisin levuré, plus tannique. en 2006 les raisins de cornalins ont dû être re-triés à la cave car les baies étaient de maturité différente sur une même grappe (pour christophe, vendanger manuellement ne fait pas tout, loin de là, la manière de vendanger est encore plus importante, même si c’est une évidence).

Syrah 2006 : robe sombre, nez assez fermé. en bouche, mine de crayon, matière dense et fruitée, longue et corsée, pointe de réglisse en finale, attend de se livrer. le raisin était bien mûr, limite confit.

A Propos d’Ailes 2005 : gamay élevé dans une barrique de 2 vins pendant 1 an. raisins confits. nez discret, bouche dense très fruitée avec des notes confites, ronde, riche et complexe. fait penser à un rioja. un peu marqué par le bois, un côté “international” assez visible.

Syrah 2005 : élevé sous bois aussi, mais le bois est plus fondu. nez sur le tabac, le havane, pas variétal du tout, très belle bouche, en devenir, un poil consensuel et “international” mais moins que le APA 2005, devrait être superbe dans quelques années.

Air du Temps 1998 : mise particulière du 10/02/2007, tête de cuvée dans un fût de 60L. nez de pain d’épices, bouche plus sèche mais un poil de résiduel. bien équilibré, pas d’agressivité, grande finesse, complexe et dense. évoque à la fois les fruits confuits et un côté plante/résineux (fraîcheur), on ne voit pas du tout le bois.

Ambre 2002 : petite arvine/marsanne, sur le fruit confit, belle acidité, très frais et très long, bien différent du 1999 qui était plus compact et lourd à cause de la 2ème fermentation qui a fait baisser l’acidité.

Ambre 2001 : le nez de truffe commence à arriver avec les années, équilibre impérial, acidité fine et longue, bouche dense, vive et confite, un poil saline, sans aucune lourdeur, c’est magnifique.

Bonbonne 2000 : mise particulière, une cuvée qui n’a pas trouvé sa place dans l’Ambre 2000. nez sur les abricots secs, fruits séchés au soleil, amande, robe acajou sombre, bouche plus sèche, tout est axé sur l’abricot, c’est aussi très très beau

Marsanne 2003 : robe ambrée, pointe d’oxydation, moins de sucres résiduels et densité moins élevée, mais grande finesse et bel équilibre. barrique non sélectionnée pour ambre.

Arvine-Chardonnay 2003 : sera le prochain Air du Temps. belle fraîcheur, pour le moment un nez sur la pomme, un poil sur l’alcool à brûler, a besoin de travailler encore