Mars 2001, chez Alain

PAS DE THEME

Raymond Boulard 1995
jacquère d'Alain, vendanges 2000 des côteaux au dessus de Chapareillan
St Joseph blanc "côteaux St Pierre" 1997, Yves Cuilleron
Burlenberg vieilles vignes 1997 J.M. Deiss
Prieuré de St Jean de Bébian 1993
Clos de Tart 1976
Pouilly-Fuissé levrouté - vieilles vignes 1988 - Domaine de la Soufrandise
Beerenauslese 1997 d'Alois Kracher
Château du Breuil côteaux du Layon vieilles vignes 1990
Vouvray de Huet "Le Mont" 1ère trie moelleux 1990
Domaine de Montgilet 1997 "Les Tertereaux" Côteaux de l'Aubance de Mr Lebreton


Ce soir, François n'est pas là, cette soirée presque improvisée ne lui a pas laissé le temps de consulter à temps son mail perso. Désolé, pas de CR corrosivement rigolo ...

Pour faire venir les absents, Alain nous sert un vin avec des bulles. Un nez très mûr qui passerait presque pour une pointe d'évolution. Vineux, légèrement corsé (pinot meunier ?), une acidité bien présente et du fruit, pourrait encore attendre quelques années. Les bulles s'évanouissent vite, ce qui permet d'apprécier encore plus le vin, de longueur moyenne. On découvre : Raymond Boulard 1995.

Comme tout le monde est là, Alain y va d'une 2ème bouteille, sans étiquette. Pas de doute, on comprend pourquoi il a attendu que nous soyons au complet. Le 1er nez est discret, le 2ème nez est très floral. En bouche, ça se confirme, c'est un cépage d'ici, mais le résultat est tout à fait honnête : un vin sec, sans la lourdeur ou le sucre résiduel des attrape-touristes. En bouche on note une legère acidité, une finesse étonnante à ce niveau. Une bouche douce et équilibrée, mais assez courte. C'est une jacquère d'Alain, vendanges 2000 des côteaux au dessus de Chapareillan.

3ème vin : un 1er nez éxubérant, des notes beurrées, on sent le bois. Un léger CO2 en bouche, pas gênant. La bouteille vient juste d'être ouverte, et à ce stade, le vin semble assez monolithique , riche, mais manque de complexité. Personne ne trouve le cépage (masqué par l'élevage ?)
Ce vin a été regoûté après le 6ème vin, une heure plus tard. Le nez est sur la poire mûre, le bois a presque disparu, acidité est présente, bien équilibrée par le gras. C'est un beau vin : St Joseph blanc "côteaux St Pierre" 1997, Yves Cuilleron.

Le vin suivant est le 1er rouge de la soirée. Eric note un 1er nez de fermentation, mousse, mouillé, et un 2ème nez explosif de fruits, fraise très mûre, limite confituré. La robe est peu limpide. La bouche est pleine mais fraîche, qui rend le vin très accessible malgré ses 14°. Alain le place d'emblée en Bourgogne. Pas faux répond Pierre, son proprio, ce qui met le rusé Michael sur la voie : pinot noir d'Alsace ! Burlenberg vieilles vignes 1997 de Deiss. Tout le monde signe pour une caisse, surtout à la mention du prix payé par Pierre en primeur (75F), ce qui le place au dessus des bourgognes du même prix que nous ayons bû, ensemble ou séparément.

Bon courage pour le suivant. Une robe grenat sombre. Un 1er nez de prune, un 2ème nez curieusement discret. Une bouche un peu dure, le vin semble assez fermé. Je ne me rappelle pas quand le vin a-t-il été ouvert, ça mérite une nouvelle chance. Philippe l'avait choisi exprès pour accompagner son boeuf bourguignon, et il remplit son office fort honorablement, ce Prieuré de St Jean de Bébian 1993. Ce qui n'empêche pas le décidément rusé Michael de lâcher inocemment, assez fort pour que ça tombe dans l'oreille d'Alain :"moi, je mettrais bien un vieux bourgogne avec le boeuf bourguignon". Et Michael connaît bien Alain . Je soupçonne même Alain d'attendre le signal avant d'aller chercher le flacon, même qu'il dit "ah oui ?? un 76 ??"

On voit Alain passer dans notre dos, fouiller dans son armoire et foncer dans la cuisine, fouiller dans les tiroirs pour sortir un tire-bouchon, et CCCHHHPOPPP !!, puis plus rien ... puis SNIFFFFFF et RRRRHHOOOOOAAAAA

R
RRRHHOOOOOAAAAARRRRHHOOOOOAAAAA

bon, et je vous passe les détails mais on a failli appeller les pompiers, on croyait que le petit palpitant d'Alain n'allait pas résister à une inhalation de Clos de Tart 1976. Philippe : "est-ce que ça va avec le boeuf ??". Un nez de pruneaux, chocolat, cognac, mais très fin, unique des vieux bourgognes. Une robe claire, légèrement brunie, orangée sur le disque avec un beau dégradé, mais très claire en fait. Légèrement asséchant en fin de bouche.
Michael : "ça a beau être chaptalisé et filtré à mort, c'est le terroir qui parle" avec un gros ;-)
Alain : "terroir Beghin Say ! un vin de 76 ans qui n'a pas de dépôt, c'est bizarre !"
Michael : "un vin de 76 ! 1976 !!"

C'est reparti sur les blancs (Eric). Un nez de poire, joli fruit, sec et fin en bouche, équilibré avec assez de gras et une grande fraîcheur malgré ses 14°. Surprenant et bon. Pouilly-Fuissé levrouté - vieilles vignes 1988 - Domaine de la Soufrandise (Françoise & Nicolas Melin).

Les notes se raréfient vers la fin, faut dire que ça s'accélère un peu aussi : dès que le potache moyen sent venir le sucre, il casse sa laisse, y a plus moyen de le tenir ...

Un vin qu'on avait déjà bû récemment, et abondamment décrit par Alain lors de leur escapade à Slowfood. Toujours un nez intense mais frais, un superbe équilibre avec pas trop de sucre, grande élégance. Beerenauslese 1997 d'Alois Kracher.

Puis un vin avec une robe orange clair, un nez intense et exubérant, exotique mais moyennement fin. La bouche est également peu complexe mais fondue, la présence du sucre pas trop envahissante laisse apprécier une petite matière. A boire, de peur que ce précaire équilibre au bord de l'évolution ne bascule. Château du Breuil côteaux du Layon vieilles vignes 1990.

Le nez du suivant est discret à l'ouverture, la robe d'un orange prononcé. La bouche est complexe, fraîche, très longue, une acidité bien présente pourrait laisser supposer un vin très jeune, mais c'est un Vouvray de Huet "Le Mont" 1ère trie moelleux 1990. Une des meilleures bouteilles de la soirée, la richesse, la complexité, l'élégance et la fraîcheur.

Le dernier vin est carafé depuis 24h. La robe est d'un orange foncé, au nez, miel, épices, raisin de Corinthe. En bouche, c'est concentré, fondu, un gros sucre, mais sans écoeurement grâce à une très belle acidité. Un lien de parenté évident avec Maria Juby. Une friandise. Domaine de Montgilet 1997 "Les Tertereaux" Côteaux de l'Aubance de Mr Lebreton. Merci JPH !

Encore une belle soirée, merci à Alain pour son accueil, à Philippe pour son boeuf bourgignon.

marc

Soundtrack de la soirée, ça nous rajeunit pas tout ça :
Lou Reed, berlin
Neil Young, hey hey my my
Led Zep, since I've been loving you
Creedence Clearwater Revival