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BBQ en iacchosalpie
où lon a appris, entre autre, que Michael boit tous les soirs et parfois même à midi...
Les iacchosalpins ne prenant jamais de vacances, cest bien connu, ils décidèrent en cette fin de mois de juillet, de sorganiser un ptit barbecue chez Eric.
Les présents : nos hôtes - quils en soient remerciés! - Corinne, Eric, Nina et Théo (+ le lapin, mais Nina lavait planqué...elle devait craindre quon le mange...), Michael, qui pour la 2ème fois consécutivement nest pas arrivé le dernier (fais attention Michael, tes en train de tassimiler...), Pierre puis Susââânneeeu, Philippe, Catherine et Violette toujours aussi souriante, sans doute heureuse de venir... Mauvaise pente... (cest quelle est encore à un âge où on le compte en mois...), un revenant, François, mais en grève de stylo, et votre serviteur.
Mais où sont passés Claude, Marc et Corinne II, allez-vous me dire ? Et bien, cest à dire, vous comprenez, cest que... je ne le sais pas...Jai juste une petite idée pour Corinne et Marc. Ne les ayant pas revus depuis la fameuse soirée " fromages corses ", ils ont dû vouloir les finir...
Mise en bouche, en admirant la magnifique treille de raisins de table qui orne la façade sud de la maison : Champagne rosé Bricourt quEric a en cave depuis une quinzaine dannées.
Robe saumon clair. Des bulles très très fines, tellement fines quon les voyait même plus...;-)) Nez et bouche très évolués, avec un peu doxydation, mais agréables, sur des notes de vieux pinot.
Expérience intéressante.
Les derniers étant presque tous arrivés (sauf Susâââneeeuu pour de sombres raisons de projet européen dont elle serait même le chef. Et oui, ya des gens achement importants chez les iacchosalpins, faut pas croire...), on peut attaquer les festivités. Et Eric insistant beaucoup, on lautorise à ouvrir la 1ère bouteille, un rosé.
Un rosé de saignée de lavis unanime, et même un rosé qui a beaucoup saigné, vu la teinte carrément éosine, javais jamais vu une teinte aussi... rose. Un rosé de syrah pour François. Philippe nimagine pas ça dans le sud. François : " moi, jimagine pas ". Michael, toujours aussi moqueur, propose un claret. Quant à moi, la robe métonne et je propose un rosé doutre-atlantique. Ce à quoi François rétorque : " ça doit être du clinton, cest la robe de Monica ".
Ben non, cest bien de chez nous : un Minervois rosé, domaine Piccinini 2000.

Eric : " vous voulez essayer un autre rosé ? "
Silence... (je ne semble pas être le seul à ne pas courir après les rosés...) interrompu par un tonitruant " oui! oui! " de François qui est un peu en manque depuis quelques temps. Ce rosé a une robe plus classique que le précédent. Philippe, après lavoir longuement humé et fait tourner dans ses bajoues : " jsais pas à quoi cest dû, mais jai du mal à trouver du caractère dans les rosés. " Les autres non plus visiblement, parce que la conversation est partie en montagne, sur la Pinéa, puis sur les fistules de Louis XIV au lieu de parler de ce Moulin de Gassac Guilhem rosé vieilles vignes 2000. Y avait ptêtre pas grand chose à en dire...
" Alain, repose vite ton verre! " me dit François après avoir lu la contre-étiquette où il est écrit : " boire jeune... " Pffff! Espèce de ptit jeunot!
Eric: " on attaque un 3ème rosé ? ". Silence très lourd... Même François trouve que " ce serait ptêtre se faire du mal ". Cest quon à tous amené des rouges ou des liquoreux, des choses sérieuses quoi. Eric insiste : " cest une bouteille quon ma offert ". Philippe : " ça dépend par qui... " Eric : " ses initiales commencent par JP... " Les autres à lunisson (sauf Philippe qui met toujours un peu de temps à réagir ;-) : " cest bon, amène! "
Robe saumon clair et même oeil de perdrix, qui nous rappelle celle du Vannières, à Philippe et à moi et qui fait dire à Michael : " cest pas tout jeune ça. " Moi, son nez me plait bien et ça me rappelle quelque chose, mais impossible de me souvenir quoi. Catherine, taquine : " depuis que tu es en vacance, tu te rappelles plus ? " Philippe : " et ça fait combien dannées que tes en vacance ? "
Philippe pense à lAlsace : " est-ce quil y a des rosés en Alsace ? " Pierre : " là-bas, tas plein de pinots qui ressemblent à des rosés... " Philippe : " oui mais, est-ce quils le font exprès ? "
Michael, qui essaye de nous impressionner quand Eric découvre la bouteille (il avait vu un bout détiquette) : " cest pas un bourgogne non plus! "
Verdict : Bourgogne rosé 98 de Jean-Claude Michaut à Epineuil, dans lYonne. Et oui Michael, tricher, cest tout un art!!!
Cétait pas mal (mais ça reste du rosé...)

Aaaahhhh! La soirée va enfin pouvoir commencer : on attaque les rouges!
Comme toujours, on commence par un petit conciliabule où il sagit den dire le moins possible, mais suffisamment quand-même, pour décider de lordre de passage des vins.
Et on décide de commencer par celui de Michael.
Robe très sombre, mais difficile den dire plus, parce quil fait nuit... Syrah/grenache + boisé => Coteaux du Languedoc pour moi. Espagnol pour Philippe. François : " cest trop bon pour être espagnol " (ténerves pas Victor, cest une blague :-)) Un vin qui a plû à tout le monde, sauf moi, qui lai trouvé un peu caricatural et qui aurais dû penser au nouveau monde parce que cétait un Jacobs Creek shiraz/cabernet 1999. " Cest Francis qui a laissé ça chez moi " nous dit Michael, presquen sexcusant. Et ben merci Francis!
Le rouge n°2 est offert par Eric. Il est poivré pour Catherine et assez fort pour Nina qui na pas voulu me croire quand je lui ai dit que son avis allait être lu dans le monde entier. Alors soyez sympas, renvoyez un petit mot gentil à Nina : adresse :
Philippe le trouve peu tanique. François et moi le mettons à Bordeaux et en 97, pour la famille aromatique et la finesse de ses tanins. François y trouve aussi une note champignon (et il aime bien...*)
* : précision pour Victor ;-)))
Ben cétait pas ça... un pur tempranillo de la Mancha : Allozo 93 de " bodegas centro espanolas. "
Le rouge n°3 est typé syrah pour Michael et moi. Un côte du Rhône sud pour moi, nord pour Michael qui le trouve assez fin, mais qui est dérouté par la forme de la bouteille (bordelaise) et qui propose, mais du bout des lèvres seulement : " Colombo ? "
François trouve des tanins agressifs à ce La Roque 1999 rouge, cuvée Cupa numismae, AOC Pic Saint-Loup .
On se trouve un peu couillons, parce quon la déjà goûté, et il ny a pas très longtemps, mais personne ne la reconnu...
Le rouge n°4, cest mon mien... Robe Bord... m*rd*! Je lai dit!
Pierre : " Ah! Cest sympa ça! " et se tournant vers Susanne qui vient darriver : " tu arrives au bon moment! " François aime bien. Philippe y trouve une note de térébenthine, mais après les récriminations des autres : " une toute petite note. " Michael na rien dit tant que la bouteille na pas été finie. Puis : " cétait pas mauvais " avec un grand sourire. Tout le monde est daccord pour saluer la complexité, léquilibre et la finesse de cette grande bouteille.
Comme cétait ma bouteille, jai insisté un peu : " alors cest quoi ? " Tout le monde baisse le nez dans son verre pour ne pas avoir à répondre une bêtise, sauf François qui lance : " Figeac 1989! "
Bingo!!!!!
Je ne sais pas où il a eu une telle illumination. Ptêtre le morceau de cervelle quon lui a enlevé qui a laissé de la place à lintelligence ? ;-)))) Cest vrai quil connait ma cave, mais des bordeaux, même des 89, jen ai quand-même... disons... un certain nombre...
La dessus, Michael nous en raconte une bien bonne!!! Mais il a rajouté en me regardant lair très inquiet : " tu la notes pas, hein ? " Je ne lai donc pas notée...

Rouge n°5 : bouteille amenée par François. Michael ne le trouve pas jeune, puis : " cest pas un bourgogne! " Devant le silence des autres, Michael rajoute, inquiet : " cest pas un bourgogne, quand-même ? " Philippe : " cest sympa, jaime bien " Michael renchérit : " jaime ça " Ce concert davis favorables touche beaucoup François : " sniff! sniff! vous êtes sympas... " Mais alors quest-ce que cest ?
Philippe, dun ton catégorique : " cest pas un madiran! " Michael : " ça pue pas la syrah, cest difficile... et en plus ya pas de bois " Cest vrai quil est sympa, un peu simple mais à bonne maturité, avec des tanins lisses, ce madiran cru du Paradis 1996.
Rouge n°6 : la robe ambrée, le nez me rappelant le grenache, la bouche sèche, me font penser à un VDN, mais sec... Un vin un peu déroutant qui ne nous plait pas trop. Philippe : " il est pas si dégueu que ça. " Michael en se tournant et en crachant par terre : " non, cest intellectuellement intéressant... "
Après le vin de la clinique Belledonne*, voici le vin de la cantina SantAgata. Un Barbera dAsti " superiore " 98.
François : " les vins italiens, cest comme les rugbymen australiens : ils nous envoient que les mauvais... "
Comme on met un peu de temps à finir cette bouteille, Michael nous parle de létonnant système de notation de Clive Coates : " il faut se plonger dedans... au bout dun certain temps, on finit par comprendre que sublime cest mieux quexcellent, etc... " Moi : " ouaih... cest la logique anglaise... comme au tennis : 30-0 quand tas marqué 2 pts... " François : " Jeu blanc! Merde, cétait du rouge! "
* cf un épisode précédent, lors de la venue de Florent
Bruits de chiottes avant de passer aux sucres.
Pour éviter tout incident diplomatique, je ne préciserai pas les auteurs des paroles qui suivent... NDLR
" vous avez vu, Pat Chaz aurait voulu venir à notre soirée corse "
" ouaih! mais il confond Vercors et Chartreuse "
" et pis il est *assez gros* comme ça... "
La 1ère bouteille est celle de Pierre. Muscat pour tout le monde, sauf pour moi, ou plutôt, comme le muscat ne " pète " pas au nez, je pensais à un assemblage. Et cest là que jai moi aussi une illumination, je propose : Saint Jean de Minervois et même Barroubio. Bingo! Mais le millésime ? Comme il me semblait un poil évolué, je propose 95 ou 96. Ben non cétait un 1998. Un très beau muscat qui a fait lunanimité pour sa finesse et son équilibre.
La 2ème bouteille est de Michael. Philippe apprécie beaucoup. Les autres aussi dailleurs. Comme jessaye dobtenir des indices en cuisinant le Michael, il me rétorque : " Je dirai rien! Je ne mappelle pas Alain Drillat, moi! " Enfoiré...
Ce qui surprend dans ce vin, cest son énorme acidité citronnée qui lui donne de la fraîcheur et qui masque presque complètement un sucre pourtant important daprès ce que nous révèlera la contre-étiquette.
François a une nouvelle illumination : " ne serait-ce pas un eis-wein ontarien ? " On sempresse de lui faire remarquer que ce serait alors un ice-wine...
Ben presque. En fait un " vin de glacière " (wine of the icebox, dans le texte) de Bonny Doon. Un muscat-malvoisie 1999, avec 17,5% wt de residual sugar... Si quelquun peut nous dire ce que cela fait en grammes (175 ?)
Philippe apprécie beaucoup et conclut par : " vive les californiens! " François tempère son ardeur : " ça se voit que cest californien, cest écrit 2 fois fucking par ligne... " Et pis le bouchon est en plastique et Michael y voit le secret de lacidité. Quelle mauvaise langue ce Michael... Il sen suit une discussion sur le vieillissement avec un tel bouchon : quid après 20 ans ? Ce qui provoque une profonde pensée chez Philippe : " jcomprends pas, pour les femmes, ya pas de problème, et pour les vins, on se pose des questions. " Michael : " les femmes, après 20 ans, on sen fout! "
La 3ème bouteille est amenée directement de la cave dEric, après quil ait pris conseil auprès de Michael. Cest un liquoreux très étonnant par sa robe carrément ambrée et par ses arômes marqués par le caramel (tout au moins pour moi).
Et cest à ce moment que jai eu ma 2ème illumination de la soirée. Après mêtre égaré à Banyuls à cause de la robe, au 2ème coup de nez, je lance un définitif " Ogereau, prestige, 1990 "
Michael nen revient pas : " la dernière fois que jai bu ça (cétait à Chanzeaux, NDLR), Baudouin a dit exactement la même chose! " Ce qui me permet de pavoiser un peu : " je suis le fils spirituel de Baudouin! " François : " oui, et la prochaine fois que tu vois Mireille, appelles-là maman! "
Voilà, cest fini. Encore une excellente soirée, vivement la prochaine!
Je laisse le mot de la fin à Michael : " Hic! "
Alain
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