04 Octobre 2001, chez Philippe

Jura (J. Puffeney & vins jaunes)

Fruitière vinicole de Pupillin chardonnay 1998
Crémant du Jura, Martin-Faudot 1999
Domaine de la Passion, Mr. Girard-Reydet, Douceur d'automne 2000
J. Puffeney, Chardonnay 1998
Alain Drillat Abymes 1999
J. Puffeney Poulsard 100% 1998
J. Puffeney Trousseau 100% 1998 "Cuvée des Bérangères"
J. Puffeney Savagnin 100% 3 ans d'élévage (1997 ?)
R. Plageoles Vin de voile 1992
Château de l'Etoile 1990
Jacques Tissot, Vin jaune, Arbois 1986
Puffeney, Vin Jaune, 1992
François Mossu, Château Châlon 1989
Rolet, Vin jaune, Arbois, 1989
Marius Perron, Vin Jaune, Côtes du Jura,1986
Seppi Landmann Riesling Cuvée Hors la loi, 1992
Vin de Paille Rolet 1996
Marc de Vin Jaune, Château d'Arlay




le cercle des alpins s'agrandit doucement. En plus des soiffards invétérés : Philippe, Michael, Alain, Marc, Pierre, Claude & Eric, des connaissances qui deviennent des habitués : Renaud et Pierre-Yves, voilà Stéphane Vuillard (Vitis Vinifera - http://www.vitis-vinifera.net) qui vient tosser 2/3 canons avec nous. Et la maîtresse de maison Catherine, bien évidemment .

Philippe a récemment fait une petite descente dans le caveau de J.Puffeney, ce qui nous vaut une petite soirée Jura centrée plus particulièrement sur les vins du sus-nommé, et sur les vins jaunes et assimilés.

Fruitière vinicole de Pupillin chardonnay 1998
Un nez clairement bouchonné, qui interdit tout commentaire et qui fait dire à Alain :"c'est liège, comme cépage ?". Rien à ajouter. (philippe)

Crémant du Jura, Martin-Faudot 1999
robe paille, très claire, nez vif, peu complexe, mais du caractère. En bouche, bulles assez fines, longueur moyenne mais équilibrée et sans creux, un peu rustique, confirmation d'un vin simple mais bien fait et agréable. Finale avec une légère amertume qui déplaît à Eric, mais fait partie du vin pour la majorité. Appréciation perso : bon R/P (38FF) (marc)

Domaine de la Passion, Mr. Girard-Reydet, Douceur d'automne 2000
difficile de tromper Alain sur ces cépages, et vu la quantité de chignin récolté en VT, il connaît même le producteur. Meilleur que le 97, plus de sucre résiduel (pas trop quand même), bonne acidité fine et longue qui donnent au final un joli fin fruité mais peu complexe. Selon Alain, il faudrait lui donner un peu de temps pour évoluer sur d'autres arômes plus complexes. (Stéphane)

J. Puffeney, Chardonnay 1998
nez classique sur la noix et la pomme verte, avec une personnalité assez marquée qui lance le débat : chardonnay 100% ou assemblage. En trichant, on commence à dire que c'est 100% puisque c'est le 1er blanc, mais le caractère affirmé du nez laisse planer le doute. La bouche est assez grasse, équilibrée par une acidité bien linéaire, et on est décidément quelques uns à laisser parler nos sensations : assemblage 30% savagnin. Tout faux, c'est 100%, élevage long en barrique, 2 ans sans ouillage). Renaud le trouve trop typé pour un chardonnay, mais bonne appréciation générale.

Alain Drillat Abymes 1999
une bouteille sans étiquette qui arrive sur la table, Alain le trouve trop frais, mais Michael ajoute à mi-voix qu'il vaut mieux le goûter trop frais … robe TRES claire, nez de pomme Grany (j'ai même entendu Ushaïa !). La bouche est très délicate au point de manquer un peu de matière, légèrement oxydée mais sans agressivité, et surprise, une certaine longueur. Ce vin est toujours en élevage (sous fleur), Alain s'essaie au vin de voile, ça fait 10°3 naturel, rendez-vous l'année prochaine pour l'évolution de la bête. Enfin, on ne pourra faire ça que 13 ans, il n'y a plus que 10 litres !

J. Puffeney Poulsard 100% 1998
robe rose foncé/rouge clair
nez très fruité et fin sur la framboise
bouche fine, acidité marquée mais fine, pas de gras (ou alors masqué par l'acidité)
pas désagréable, mais la majorité lui trouve un certain manque de corps et d'épaisseur, tout en reconnaissant ne pas pouvoir présager de l'évolution

J. Puffeney Trousseau 100% 1998 "Cuvée des Bérangères"
1er nez animal, 2ème nez plus fruité
bouche grasse, des tannins comme s'ils étaient déjà fondus
peu de notes car une des bouteilles préférées de la soirée, de l'avis général, tout au plaisir de la déguster je n'ai pas noté grand chose, mais c'était assez complet, bon à déguster et bon vin de repas.

J. Puffeney Savagnin 100% 3 ans d'élévage (1997 mais pas sûr)
nez plus marqué par la noix que le chardonnay, c'est très typé
c'est prononcé, mais n'appelle pas de commentaires négatif comme pour le chardonnay, sans doute grâce à un équilibre évident fruit/gras/acidité qui en fait une mini bombe rustique avec un bon potentiel.
Alain commence alors sa série inimitable des "je cours pas après" (sous entendu "les notes d'oxydation",
sauf quand c'est l'Oublée, ndlr )

R. Plageoles Vin de voile 1992
un petit piège intéressant à goûter dans ce contexte
nez de marc de vin jaune, assez fort, assez monolithique
vin de demi corps, moins intense et moins de volume que le vin jaune dans nos souvenirs, mais de longueur et de finesse tout à fait correctes, dommage d'ailleurs que le nez décevant ne soit pas aussi fin (peut-être aurait-il dû être carafé?). (michael)

Château de l'Etoile 1990
le seul AOC l'Etoile de la soirée, voici le 1er vin jaune
nez un peu alcooleux
bouche assez fine, longueur moyenne, l'équilibre se fait progressivement en bouche (philippe)

Jacques Tissot, Vin jaune, Arbois 1986
nez moins alcooleux que le précédent, on retrouve la noix, pomme, curry
bouche plus corsée, plus de matière et une acidité très présente, sans choquer.
Apprécié quasi unanimement (sauf Alain "je cours pas après" Drillat ), et bien que ça me les arrache de le reconnaître après l'accueil et le comportement de ce personnage sur un salon à mon égard l'année dernière.
Ben oui, c'est bon. (pierre)

Puffeney, Vin Jaune, 1992
les nez s'améliorent de + en +, celui-ci est encore plus complet que le J.Tissot
en bouche idem, plus complète que le Berthet Bondet 92 goûté il y a qqs mois.
Bonne longueur en bouche, équilibre et finesse, belle bouteille dans un petit millésime. (philippe)

François Mossu, Château Châlon 1989
un plus pur que les précédents, peu d'alcool au nez et surtout oxydation moins présente
Eric y trouve des nuances d'artichaut, vite rejoint par Philippe & Claude
en bouche, structure costaud, plus mastoc que les précédents, fin de bouche non linéaire et légèrement abrupte
tout ça me semble un peu en contradiction avec la qualité du nez
ce vin a certainement besoin de se faire oublier plusieurs années.
(me rappelle plus qui l'a ammené)

Rolet, Vin jaune, Arbois, 1989
le nez semble riche, mais possède les même qualités que le précedent : peu violent au niveau de l'alcool et de l'oxydation, et même le 2ème nez qui libère très souvent des odeurs de marc reste agréable civilisé.
Par contre l'alcool est présent en bouche, avec une acidité continue, un léger déséquilibre agressif, mais sur un plat ou après le comté, c'est bien mieux, la bouche s'harmonise, gagne en longueur, portée par l'acidité. (michael)

Marius Perron, Vin Jaune, Côtes du Jura,1986
nez de torréfaction, caramel, "petit déjeuner pain grillé" selon Catherine
pas buvable, je jette tout dans le crachoir (si si, il y en avait 2 !!), ce qui fait dire à Claude "pour une fois qu'il crache, il crache toute la bouteille !" (marc)

Seppi Landmann Riesling Cuvée Hors la loi, 1992
nez entre le sec et le sucré, exubérant, sur les plantes menthe, absinthe. Rose aussi.
Eric décrit les arômes en bouche comme : armoise, antésite, légèrement épicée
Pas de notes pétrolées, la barrique semble masquer le cépage pour le moment (élevage en barrique neuve)
(claude)

Vin de Paille Rolet 1996
nez superbe sur la gnôle de framboise pour Alain, le cassis pour Claude, la confiture de tomate verte pour Eric, la confiture de potiron grand mère pour marc, avec des morceaux de grand-mère dedans pour Pierre Yves
bouche fine et complexe, peu de gras, longueur moyenne, très confiturée (framboise, coing distillé), difficile de trouver l'arôme qui met tout le monde d'accord. (michael)

Marc de Vin Jaune, Château d'Arlay
histoire de rincer tout ça ;-)
assez costaud, ça fait dans le rustique (fait penser aux malts c***llus et tourbés de michael) (marc)

En conclusion :
- pas évident de déguster x vins jaunes à la suite, crachoirs quasi-obligatoires
- peut-être plus que tout autre vin, le vin jaune ne supporte pas la médiocrité, car si l'équilibre est rompu, l'alcool trop présent et les notes oxydées sont alors rapidement perçus comme autant de défauts, ainsi que la persistance réduite en bouche. Avez vous déjà essayé des A. Pirou ou des Henri Maire ? ;-)

En tout cas, superbe soirée, de l'avis de tous, nous avons appris beaucoup de choses, etc ... ils furent heureux et ils eurent beaucoup de .. etc ....

marc