01 Novembre 2001, chez Michael

F6B et l'Echézeaux DRC 1959

Franciacorta brut dégorgé en 1998 "Bellavista" (un viticulteur "in Erbusco")
Sylvaner 1999 d'Ostertag
Bollinger spéciale grande cuvée
Krug grande cuvée
Bollinger RD (29/6/1999) 1988
Chardonnay "grand ardèche" 1998 de Louis Latour
Altesse 1998 de Michel Grisard
Mâcon-Viré 1996 vv d'André Bonhomme
Sancerre clos la Néoré 1999 d'Edmond Vatan
Condrieu "les Chaillets" 2000 de Y.Cuilleron
Sancerre "pinot rouge" 1998 d'Edmond Vatan
Côte de Beaune village 1995 du domaine Leroy
Echézeaux 1959 du domaine de la Romanée-Conti
Châtreauneuf du Pape Mont-Redon 1990
Clos de Bèze 1992 de Damoy
Beaune 1991 de Jean-Pierre Prunier
Mission Hill "Oculus" 1998
Vouvray Haut-Lieu 1ère trie 1990 de Huet
Banyuls clos des Paulilles rimage 1993 mise tardive de Robert Doutres
Banyuls clos des Paulilles rimage 1986 de Robert Doutres
Porto vintage Taylor 1985



Où les iacchosalpins fêtèrent dignement la venue de leur ami F6B.

Préambule pour ceux qui ne me connaissent pas : j'ai toujours autant de mal à décrire les vins. Et pis en plus j'ai trop attendu pour rédiger ce CR, alors je ne me rappelle plus trop des arômes... J'ai bien noté des choses à la volée, mais c'est surtout les c*nn*r**s de mes petits camarades...
Néanmoins, si vous n'y trouvez pas d'affirmation comme "vin de purge" ou "ne vaut pas son prix" pour un vin taillé pour la garde et bu trop jeune, c'est volontaire... :-)))

Les vendanges en certaine région nordique à peine finies et voilà nos BALS immédiatement submergées par une avalanche de mails avec à peu près tous le même contenu : "j'arrive!!!"
Et oui, c'est fou l'effet que nos chères montagnes ont sur une étrange espèce (heureusement PAS en voie de disparition...), l'homo champagnicus Francisbécus.


l'homo champagnicus Francisbécus

Tous comptes faits, c'est p't'être pas à cause des montagnes, puisque il refusa catégoriquement de franchir le spectaculaire "pas du Frou" malgré la sûreté des guides qui l'accompagnaient, Michael et votre serviteur, tous 2 brevetés à la très célèbre compagnie des guides (des routes du vin bien sûr).

Et c'est là qu'on a pu voir qui étaient les vrais poiv.... euh... les vrais pros de la dégustation, je veux dire ceux qui ont toujours dans leur musette une excuse pour s'éclipser de leur travail ou de leurs tâches ménagères, même au tout dernier moment pour aller pico... euh... déguster avec les amis.

Et c'est ainsi que F6B, Michael, Pierre, Marc, Stéphane, Philippe, Claude et moi-même, nous retrouvâmes chez Michael pour fêter les morts, les vivants et même les autres en ce 1er novembre.
Comme l'a fait remarquer Marc, les femmes se font rares... Alors j'en profite pour lancer un appel : si "tu es italienne , ton papa est propriétaire sur l'appellation Barolo , tu as une forte poitrine mais tu n'es pas mariée , tu lurkes sur Iacchos en cherchant l'ame soeur mais tu n'es pas la femme de Michael" et tu ne réponds pas à l'annonce de Radu, contactes-moi en privé.

En attendant les derniers arrivés, on a commencé par finir les qqs gouttes qui restaient de la veille (ben oui, faut qu'je précise que l'F6, il est venu en fait 3 jours, alors ceux qui avaient dans leur musette suffisamment de prétextes pour s'éclipser, sont restés 3 jours à pico... euh... déguster. Ben oui, j'en faisais partie. Comment vous l'avez deviné ?)

1) Tout d'abord un pétillant italien : Franciacorta brut dégorgé en 1998 "Bellavista" (un viticulteur "in Erbusco" pour ceux à qui ça précise quelque chose). Des bulles assez fines, des arômes fins mais pas très intenses, j'aime assez, mais les autres, non. Je pense qu'ils l'ont dénigré pour se mettre bien avec notre invité... ;-))

2) Un fond de sylvaner 1999 d'Ostertag. Un beau vin, sec, dont on aurait du mal à retrouver le cépage à l'aveugle à cause notamment "d'un nez de viognier" d'après F6.

Tout le monde étant enfin arrivés, on a pu commencer les choses sérieuses, d'abord les pétillants. Et comme d'hab, pour pouvoir bien rigoler en se foutant de la gueule de ceux qui se trompent - c'est à dire tout le monde - on a fait ça à l'aveugle.

3) Premier pétillant : un nez assez évolué, de la finesse mais une bouche assez vive. Pierre : "Ah, c'est bon, ça!". Mais Marc : "J'aime bien, sans plus." C'est bon, mais je m'attendais encore à mieux pour un Bollinger spéciale grande cuvée.

4) Deuxième pétillant : de très fines bulles, un boisé un peu présent en bouche pour moi, mais une grande finesse et une grande complexité. Philippe : "C'est extra! J'ai jamais bu un champagne aussi bon!" Michael : "c'est pas du Krug ça ?" Ben si... Krug grande cuvée. Merci F6.

5) Troisième pétillant : Nez un peu grillé pour Pierre, qui aime bien. Marc : "ça m'plait bien", mais Philippe : "J'peux pas dire que j'adore..." Il aurait peut-être été souhaitable de passer avant le Krug, ce Bollinger RD (29/6/1999) 1988.

NDLR : les copains, ça m'arrangerait si vous pouviez étoffer mes descriptions... parce que j'ai un peu honte de ne rien avoir à dire de plus sur ces magnifiques vins...

Après cette prometteuse entrée en matière, on décide de passer aux blancs secs.

6) On commence par un blanc étrange, à la finale lactée. "Finale bulgare!" laisse tomber Claude.
Un chardonnay "grand ardèche" 1998 de Louis Latour. Il n'y a pas grand chose à en dire de plus... On s'est dépêché de passer à la suite...

7) Ben la suite, c'est ma "piégeuse" bouteille. Pierre : "chardonnay!" C'est ce que je voulais entendre... Mais F6 : "J'reconnais pas le chardonnay..." Philippe en remet une couche : "Y'a pas de souci, c'est du chardonnay!"
Faut dire qu'elle est jeune et encore très marquée par son élaboration bourguignonne (fermentation en fûts, batonnages fréquents, etc...) cette pure altesse 1998 de Michel Grisard... et oui... un vin de Savoie...

8) La bouteille suivante a une note accentuée de brûlé qui fait dire à Michael "nez brûlé". Philippe en rajoute une couche : "cuir qui crâme" et Marc "cheveu qui brûle". Stéphane ayant amené la bouteille, essaye de la défendre "c'est quelqu'un qui est très reconnu dans son village". Et F6 de rétorquer "Ah bon! Il était coiffeur avant ?" Personne n'a reconnu ne serait-ce que la région d'origine de ce Mâcon-Viré 1996 vv d'André Bonhomme.

9) La bouteille suivante a un 1er nez chimique qui fait dire "Eparcyl!" à ***. (Il m'a fait jurer de ne pas donner son nom parce que "tu comprends, c'est un confrère, alors il ne faut pas dire du mal de ses confrères". ??? Non, j'ai pas dit qui c'était!!!).


la réaction de philippe quand il entendit "Eparcyl" ...

D'ailleurs après aération, la bouche s'est révélée "pleine et riche" pour Philippe. Marc propose un Pouilly-Fumé de Dagueneau et Michael un vin du Sud. Puis, en aparté, "oublies ce que j'ai dit!" Et ben il s'agissait d'un Sancerre clos la Néoré 1999 d'Edmond Vatan.

10) Le vin suivant est typé viognier, mais avec un équilibre imparfait (un poil lourd) qui me fait dire ainsi qu'à F6 : "viognier du sud". Marc est plus précis : "Condrieu les Chaillets de Cuilleron!" Stéphane est d'accord pour Condrieu. Et ben bravo Marc, c'était bien les Chaillets de Y.Cuilleron, en 2000, ce qui peut expliquer que je l'ai trouvé un peu lourd à ce stade.

Fin des blancs... Faut dire qu'on était un peu pressé : on était venu pour une *certaine* bouteille de rouge. Après le sempiternel petit conciliabule pour déterminer l'ordre de passage des vins sans donner trop d'indice, on a pu attaquer les rouges ainsi que le délicieux civet de lièvre que Pierre nous avait concocté...

11) Le 1er avait un nez franc de pinot, mais pas une grosse matière qui m'a fit dire "Sancerre", Michael précisant "pas trop vieux". Il s'agissait effectivement du Sancerre "pinot rouge" 1998 d'Edmond Vatan.

12) Pour le second, il me semble reconnaitre à nouveau le pinot, mais avec plus de tannins et je glisse un timide "on est en bourgogne non ?" Et Stéphane de répondre "non, chez Michael!" Et Michael de rétorquer "Mais notre esprit est en bourgogne...". F6 y perçoit "une chauffe forte". C'est vrai que l'élevage (bois) m'est apparu un poil prétentieux compte-tenu de la matière pour ce Côte de Beaune village 1995 du domaine Leroy.

13) Ensuite après un nouveau conciliabule, on décide de passer à ce qui devait être le clou de la soirée... et qui l'a effectivement été : l'Echézeaux 1959 du domaine de la Romanée-Conti. Bon, j'ai bien essayé avec Michael d'aller discrètement en cuisine sous prétexte de l'aider à ouvrir la bouteille, mais les copains commencent se méfier... ils ont du se rendre compte de "l'évaporation" exagérée survenant pendant le trajet de la cuisine à la salle à manger... et en plus, après avoir simplement placé une narine au-dessus de l'auguste bouteille, on n'a pas pu se retenir et
on a laissé échapper, Michael un tonitruant "my goodness!!!" et moi, un non moins tonitruant "boudiou!!!"

Alors là les amis! C'est sans doute la meilleure bouteille de rouge que j'ai bue... Il y avait plus de tout, non seulement la merveilleuse finesse de texture (la dentelle) des grands bourgognes, mais toute leur palette aromatique tertiaire : la rose fanée, les confitures de griotte, de fraise, de framboise, les épices orientales et bien d'autres choses. Un divin nectar (et je pèse mes mots...) C'est bien simple, je n'ai rien eu à noter, plus personne ne déconnait... (rassurez-vous, ça n'a pas duré longtemps!)


ils ne voulaient plus la lâcher, même vide ...

14) Nouveau conciliabule : c'est que personne ne souhaitait placer sa bouteille juste après ce monument, alors chacun essayait de trouver un argument pour se défiler... J'ai dû manquer d'argument (ou p't'être que mon verre était vide ?) parce que c'est finalement l'une des miennes qui a suivi et qui, c'est vrai, s'est fait un peu écraser (elle est apparue rustique), ce qui est dommage parce que c'était une très belle bouteille...
D'ailleurs la conversation était restée sur l'Echézeaux et je n'ai donc aucune note. Mais comme je la connais, je vais essayer de vous la décrire. Sa robe est un peu claire, à reflets tuilés. Son nez et sa bouche, sont marqués par le grenache, mais avec une belle complexité, une réelle finesse et un bel équilibre malgré la puissance et le degré alcoolique élevé. Et oui Mont-Redon 1990 est une très belle bouteille... malheureusement c'était ma dernière...

15) La bouteille suivante est encore l'une des miennes. Philippe "on est revenu en bourgogne". Et "c'est jeune." Claude "pas si jeune que ça."
F6 "c'est un peu mentholé."
Claude "ça me choque pas, mentholé..."
Michael "non! C'est un pinot jeune, ça"
Marc "c'est pas un bourgogne..."
Philippe "tu ne nous as pas habitué à des vins jeunes comme ça. C'est un quatre-vingt..."
F6 "89 ?"
Philippe "non, 95."
Pierre : "pinot ? ou Rhône ?"
C'est vrai qu'il ne faisait pas tout à fait son âge ce Clos de Bèze 1992 de Damoy. Sa robe était encore très limpide et ses tanins trop présents. Une déception, pour moi, qui avais apprécié la finesse et la douceur de quelques bourgognes 92 ces derniers temps.

16) Sorry, aucune note et aucun souvenir de ce Beaune 1991 de Jean-Pierre Prunier...

Environ 1h30 après l'ouverture de l'Echézeaux, F6, qui en avait gardé un peu dans son verre nous dit d'un air désabusé "après une cigarette, on ne sent plus que la cigarette..." Evidemment *certains* sautent sur l'occasion et en fustigeant le pôôôvre F6, lui arrache son verre pour regoûter le nectar. Ben il avait malheureusement raison! Le vin s'était vidé de ses arômes et ne sentait presque plus rien.
On se fait passer tour à tour le verre pour que tout le monde puisse constater le phénomène jusqu'à Claude qui en finissant le verre nous lâche "vous ne vouliez quand-même pas regoûter quelque chose qui ne sent plus rien du tout ?"

17) Nous voilà partis à Bordeaux pour moi. Pas de commentaire sur ce vin, juste une remarque sans intérèt de Michael "Notes! T'as dit que c'était un grand vin!" Il s'agissait d'un vin canadien, et même de Colombie Brittanique : Mission Hill "Oculus" 1998. 36% merlot, 32% cab sauv et 32% cab franc.

Fin des rouges, on passe aux sucres...

18) Le premier est le mien. Il a une robe carrément ambrée qui pourrait faire penser à un VDN, ce que dément le nez exubérant et explosif miel/fruits exotiques/et bien d'autres choses. La bouche est au même niveau que le nez : c'est une explosion de fruits, avec ce qu'il faut de gras et d'acidité pour parfaitement équilibrer le sucre résiduel. Une bouteille magnifique que ce Vouvray Haut-Lieu 1ère trie 1990 de Huet.

19) Egalement très peu de notes pour ce vin... Juste F6, après qu'on ait rempli son verre "est-ce que la btl est ouverte ?" Hilarité générale... F6 : "non, non, c'est pas c'que j'ai voulu dire..." (Personne n'a jamais su ce qu'il a voulu dire...) Il s'agissait d'un Banyuls clos de Paulilles rimage 1993 mise tardive de Robert D**** (pas réussi à me relire...) (Doutres ndlr)

20) On reste dans la même région pour tout le monde. Mais ce Banyuls rimage 1986 du clos de Paulilles est une déception pour Marc " c'est pas harmonieux. Ah! la! la!"

21) On termine la soirée avec un Porto vintage Taylor 1985. La bouteille de trop ? Si j'en crois mon absence de note, oui. Mais si j'en crois le plaisir donné, non.


en souvenir de la dernière avec le torréfacteur volant


ouais, pas mal le café...


z'avez vu cette forme olympique à 3 heures du mat ?
sauf F6B, qui reprend sa respiration, appuyé contre la porte


bon...maintenant qu'ils sont tous partis, tu la sors, ta La Tâche 59 ?

Comme déjà mentionné dans un mail précédent, toute soirée chez Michael se termine avec Tom Waits. Ben cette fois on y a rajouté les Chieftains...

Alain