25 novembre 2002, chez Pierre

Thème : grenache (y en a plein qu'ont triché ...)

Champagne brut, Thierry Massin
Château Mandagot 1995, coteaux du Languedoc, Montpeyroux
La Voulte Gasparet 1998, cuvée Romain Pauc
Domaine de Vogüe, Musigny 1976, réserve Nicolas
Domaine Joliette 2000, Cuvée Montpins, L’extrait, côtes du roussillon
Domaine de la Tourade 1998, Font des aïeux, Gigondas
Prieuré de Saint Jean de bébian 1997, coteaux du Languedoc
Châteauneuf du Pape 2000, Dupéré Barrera
Domaine Torel 2001, Pétaillat grenache noir, vin de table
Château Doisy Daëne 1988, Sauternes
Luc et Sylvie Bailley, Vin de Paille, Jura, 1997
Domaine de la Rectorie, cuvée Elizabeth, Banyuls
Galipade de Canet Valette, VDP de l’héraut, 100% carignan
Rivesaltes vintage 1990 de Cazes
Grenache, appellation grand Roussillon contrôlée, VDN mis en bouteille par SAT Maureilhan



Et voilà, ça devait arriver un jour, irrémédiablement, un mauvais voisin plutôt coucheur…euh, un voisin mauvais coucheur serait sorti de chez lui, kalachnikov en main pour nous expliquer gentiment que la picolade c’est quelque chose de sérieux et qu’un minimum de religion dans l’acte, de silence donc, s’impose.


Philippe, notre scribe de ce soir, l'oeil vif et la plume acérée

Tout ça pour dire que la n-ième soirée en iacchosalpie s’est déroulée chez Pierre en la présence de Madame (Susanne), Claude, Alain, Michael, Pierre Yves, Marc et …du voisin, l’oreille collée contre la cloison commune de 22h00 à 01h30.

D’abord l’échauffement, quelques réflexions, philosophie de grande surface à pas cher, façon prisunic. " Faut-il parler des vins ou autour " (Zzzzzz !)

Bref,
Mise en bouche avec un champagne brut de Thierry Massin (Pierre), qualifié de sudiste par Alain (excès de soleil ?), floral, vineux et d’un bon équilibre sucre acidité. Personnellement j’aime bien, Marc pas…les goûts et les couleurs…

Suit un rouge à la robe évoluée, de plus de sept ans pour Alain, floral pour Marc, ce qui fait dire à Pierre Yves (dans l’texte) " je soupçonne Marc d’être (re) calé sur ses commentaires de dégustation, d’habitude on commence par les blancs ". Nez poivré, fruité et souple en bouche avec une finale légèrement herbacée. Château Mandagot 1995, coteaux du Languedoc, Montpeyroux (Renaud).

En parallèle, on attaquait une tarte de mes soins, courge, courgette, vanille, cannelle, aneth, dont les commentaires m’ont quelque peu affligé, je vous laisse juge :
Alain : " ça à un côté sucré "
Philippe : " ça c’est la courge "
Renaud : " quand on l’a suce ? "
Etc..
Ça me rappelle un film sud américain (brésilien ?) ou l’héroïne principale transmettait ses émotions aux mets qu’elle concoctait, ça mettait les convives dans un état de transe, je vous dis pas.


PY, Claude, Michael, Suzanne, Renaud

Le vin suivant était de Syrah boisée pour Michael, Marc confirmant que ça serait un cornas de Colombo (pas le flic, l’autre) que ça l’étonnerait pas, qu’il l’a jamais goûté, mais qu’il a beaucoup lu les grands etc.. Pierre Yves y trouve de la Violette. Donc pour résumer :
Robe profonde, nez peu démonstratif, bouche corpulente et tanin fin, boisé en final, un peu jeune : La Voulte Gasparet 98, cuvée Romain Pauc (Alain).

Un ange passe (flap flap), une phrase curieuse d’Alain qui d’habitude perd toute lucidité vers le 10ème vin " Le nez sympa car pas ordinaire, groseille en bouche ", j’ai cherché la contre pétrie genre " le pet …. " ça m’a perturbé la soirée restant.
Je ne sais pas si ça a un rapport mais à ce moment j’ai dit la première chose intelligente de la soirée : " On serait pas dans une soirée grenache, je le placerai en bourgogne, cause le fruit et l’acidité. au moins 10 ans ". Marc nous ressort le couplet " j’ai pas goûté mais c’est l’idée que je me fais de Rayas ".
Domaine de Vogüe, Musigny 1976, réserve Nicolas (Michael)

On enchaîne, on enchaîne. Alain, péremptoire : " c’est un 1998 ou 2000 ". Marc : " c’est un peu court mon cher ", parlant du vin sans digresser sur le commentaire précédent. Claude lèche le fond du verre, ce qui ma foi est un exploit (verre cent pour cent INAO grand format). Michael le place en Languedoc et Renaud en Roussillon ce qui est bien vu : Domaine Joliette 2000, Cuvée Montpins, L’extrait, côtes du roussillon (Philippe). Pour résumer : robe dense, disque violet, très sur le fruit, boisé léger.

Dans nos soirées, il y a toujours la minute " tontons flingueurs ", dans le style, je cite " j’y trouve un goût d’pomme …..Y’en a ! ", donc :
Pierre Yves : " c’est fermé " (effectivement c’était une soirée privée)
Philippe dans la nuance : " c’est pas très très ouvert "
Claude pas pressé : " faut l’attendre "
Alain qui suit son idée : " toi, ton nom, ch’est Clau(de) Tart ! "
Et pour donner une idée du vin en question : c’est chaud, très chaud, alcooleux très alcooleux, du fruit quand même et un pouillème d’acidité : Domaine de la Tourade 1998, Font des aïeux, Gigondas (Marc).


PY, Claude, Michael

Je vous l’ai pas encore dis mais Pierre avait dans l’après midi chassé l’garenne dans son jardin puis mijoté le dit Garenne aux longues oreilles dans son sang. La bête appelant la bête, mon groin dans le verre me tempête qu’on tend vers les origines, ces temps lointain où une douche était un luxe que peu s’offraient, un nez sauvage. Pierre yves qui s’y connaît s’exclame " Urine de rat ! " et aussitôt corrige " non ! de ver de terre onaniste, vous savez ce genre de ver qui colonise le poireau jusqu’à l’en faire mourir (pourrir) de plaisir…. ".
Devant tant de finesse dans l’analyse on est tous restés sans voix, enfin presque.
Alain timide, genre Lefebvre dans les tontons flingueurs : " ça serait pas plutôt du foutre ? "
Michael qui croit que ça intéresse encore quelqu’un : " On est encore en Languedoc ". Ce qui est embêtant avec les étrangers, c’est qu’on ne peut pas s’empêcher d’être tolérant et compréhensif avec eux. Donc c’était bon.
Prieuré de Saint Jean de bébian 1997, coteaux du Languedoc.
Ça n’engage que moi mais je l’ai trouvé incomparablement meilleur que les 91 et 93 goûtés précédemment.

Je ne sais pas si tout le monde était bourré mais j’ai noté que des compliments :
Claude : " J’ose pas le boire tellement le nez me plait
Marc ingénu : " Oh le joli nez ! " et pour ceux qui ne le connaissent pas, imaginez Obélix s’attendrissant devant une cohorte de romains.
Michael de plus en plus sérieux : " c’est argilo-calcaire, ou bien granitique, ou volcanique, enfin je sais pas ".
beau fruit, très fondu, on le voyait tous bien plus vieux, mais c’est bon : Châteauneuf du Pape 2000, Dupéré Barrera

Le suivant sur la liste me paraît céleri rave au nez, boisé et peu équilibré. Alain cherchant à convaincre tout le monde : " c’est de la syrah, t’as pas vu la robe, bois neuf, chauffe forte, un coteaux du Languedoc 2000 ".
eh eh, tout faux : Domaine Torel 2001, Pétaillat grenache noir, vin de table (claude).

A ce moment de la soirée, ça commençait à se dégrader sérieusement, Claude critiquait la musique allemande du début du 20ème, Susanne lui expliquant gentiment qu’il n’a rien compris au baroque moderne, enfin, du tangage de zinc…

Il etait plus que temps d’entamer les douceurs, de l’acidité jusqu’au nez de Marc. Claude n’y adhérant pas je soupçonne un vent force 8, confirmé par sa position couchée sur l’assiette.
Moi, face au vent et toujours intègre, je perçois du pamplemousse en bouche, peu de liqueur mais de la finesse. Pierre Yves embraye sur le citron et commence, en bonne marchande des quatre saisons, à faire la liste des agrumes certifiés au manuel illustré du petit œnologue édité chez castors juniors.
Château Doisy Daëne 1988, Sauternes (Alain)


Philippe, Alain

Un vieux proverbe gaëlic : " tardive est l’heure, grave est l’Irlandais ", Michael dans le contexte : " Si c’est du Grenache, vous pouvez me la couper ce soir ", j’ouvre une parenthèse pour dire que je ne suis pas sûr du sens avéré de cette phrase. Clairement, l’affirmation ne fait aucun doute, par contre il est probable que " la couper " est en fait " les couper ", ce qui évidemment change le sens profond, et d’ailleurs le résultat. Il est par ailleurs probable que Michael ait voulu entretenir un certain flou, qui aurait eu comme conséquence d’obtenir un non lieu en cas de litige.
Quoi qu’il en soit, Marc a soulagé l’assistance en s’écriant " non, non, c’est pas du grenache ". Tant d’empressement m’a semblé étrange, mais bon, chacun fait comme il veut.
Un nez de fruit à l’eau de vie, de cognac, une bouche dissociée (beurk). Luc et Sylvie Bailley, Vin de Paille, Jura, 1997.

J’accélère….

Une belle robe ambrée, un nez sur l’eau de vie, celle qui porte bien son nom, qui s’affine dans le verre, c’est long et bon : Domaine de la Rectorie, cuvée Elizabeth, Banyuls. L’unanimité dans la salle. (Marc)

La fatigue allant je ne sais plus trop si je parle de la bouche ou du nez, enfin j’ai noté goudron en fin de bouche, légèrement perlant. Galipade de Canet Valette, VDP de l’héraut, 100% carignan (Renaud).

Il va falloir se concentrer car la fin est un peu compliquée. Un ange malicieux souffle dans l’oreille d’Alain " ton Dupéré Barrera… ", je ne sais pas pourquoi car on l’a tous trouvé pas bien bon (c ‘est une litote). Pierre Yves nous annonce un Rivesaltes vintage 1990 de Cazes, le même ange (malicieux) repasse….
Suit un joli vin au nez de cassis que l’on préfère tous sans exception au Cazes précédent, un deuxième ange passe, où alors c’était le même dans un costume différent…
Moi : " je le préfère au Cazes "
Pierre Yves : " non "
Moi : " si "
Pierre Yves : " c’est du Cazes ! Arf Arf ! et dévoile une bouteille d’un litre à 3 euro : Grenache, appellation grand Roussillon contrôlée, VDN mis en bouteille par SAT Maureilhan "


PY, l'oeil pétillant, et le grenache de SAT Maureilhan, une histoire d'amour

Les premiers étant toujours les derniers et vice et versa, on s’est quitté sur ce.

Philippe