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Et voilà, ça devait arriver un jour, irrémédiablement, un mauvais voisin plutôt coucheur
euh, un voisin mauvais coucheur serait sorti de chez lui, kalachnikov en main pour nous expliquer gentiment que la picolade cest quelque chose de sérieux et quun minimum de religion dans lacte, de silence donc, simpose.

Philippe, notre scribe de ce soir, l'oeil vif et la plume acérée
Tout ça pour dire que la n-ième soirée en iacchosalpie sest déroulée chez Pierre en la présence de Madame (Susanne), Claude, Alain, Michael, Pierre Yves, Marc et
du voisin, loreille collée contre la cloison commune de 22h00 à 01h30.
Dabord léchauffement, quelques réflexions, philosophie de grande surface à pas cher, façon prisunic. " Faut-il parler des vins ou autour " (Zzzzzz !)
Bref,
Mise en bouche avec un champagne brut de Thierry Massin (Pierre), qualifié de sudiste par Alain (excès de soleil ?), floral, vineux et dun bon équilibre sucre acidité. Personnellement jaime bien, Marc pas
les goûts et les couleurs
Suit un rouge à la robe évoluée, de plus de sept ans pour Alain, floral pour Marc, ce qui fait dire à Pierre Yves (dans ltexte) " je soupçonne Marc dêtre (re) calé sur ses commentaires de dégustation, dhabitude on commence par les blancs ". Nez poivré, fruité et souple en bouche avec une finale légèrement herbacée. Château Mandagot 1995, coteaux du Languedoc, Montpeyroux (Renaud).
En parallèle, on attaquait une tarte de mes soins, courge, courgette, vanille, cannelle, aneth, dont les commentaires mont quelque peu affligé, je vous laisse juge :
Alain : " ça à un côté sucré "
Philippe : " ça cest la courge "
Renaud : " quand on la suce ? "
Etc..
Ça me rappelle un film sud américain (brésilien ?) ou lhéroïne principale transmettait ses émotions aux mets quelle concoctait, ça mettait les convives dans un état de transe, je vous dis pas.

PY, Claude, Michael, Suzanne, Renaud
Le vin suivant était de Syrah boisée pour Michael, Marc confirmant que ça serait un cornas de Colombo (pas le flic, lautre) que ça létonnerait pas, quil la jamais goûté, mais quil a beaucoup lu les grands etc.. Pierre Yves y trouve de la Violette. Donc pour résumer :
Robe profonde, nez peu démonstratif, bouche corpulente et tanin fin, boisé en final, un peu jeune : La Voulte Gasparet 98, cuvée Romain Pauc (Alain).
Un ange passe (flap flap), une phrase curieuse dAlain qui dhabitude perd toute lucidité vers le 10ème vin " Le nez sympa car pas ordinaire, groseille en bouche ", jai cherché la contre pétrie genre " le pet
. " ça ma perturbé la soirée restant.
Je ne sais pas si ça a un rapport mais à ce moment jai dit la première chose intelligente de la soirée : " On serait pas dans une soirée grenache, je le placerai en bourgogne, cause le fruit et lacidité. au moins 10 ans ". Marc nous ressort le couplet " jai pas goûté mais cest lidée que je me fais de Rayas ".
Domaine de Vogüe, Musigny 1976, réserve Nicolas (Michael)
On enchaîne, on enchaîne. Alain, péremptoire : " cest un 1998 ou 2000 ". Marc : " cest un peu court mon cher ", parlant du vin sans digresser sur le commentaire précédent. Claude lèche le fond du verre, ce qui ma foi est un exploit (verre cent pour cent INAO grand format). Michael le place en Languedoc et Renaud en Roussillon ce qui est bien vu : Domaine Joliette 2000, Cuvée Montpins, Lextrait, côtes du roussillon (Philippe). Pour résumer : robe dense, disque violet, très sur le fruit, boisé léger.
Dans nos soirées, il y a toujours la minute " tontons flingueurs ", dans le style, je cite " jy trouve un goût dpomme
..Yen a ! ", donc :
Pierre Yves : " cest fermé " (effectivement cétait une soirée privée)
Philippe dans la nuance : " cest pas très très ouvert "
Claude pas pressé : " faut lattendre "
Alain qui suit son idée : " toi, ton nom, chest Clau(de) Tart ! "
Et pour donner une idée du vin en question : cest chaud, très chaud, alcooleux très alcooleux, du fruit quand même et un pouillème dacidité : Domaine de la Tourade 1998, Font des aïeux, Gigondas (Marc).

PY, Claude, Michael
Je vous lai pas encore dis mais Pierre avait dans laprès midi chassé lgarenne dans son jardin puis mijoté le dit Garenne aux longues oreilles dans son sang. La bête appelant la bête, mon groin dans le verre me tempête quon tend vers les origines, ces temps lointain où une douche était un luxe que peu soffraient, un nez sauvage. Pierre yves qui sy connaît sexclame " Urine de rat ! " et aussitôt corrige " non ! de ver de terre onaniste, vous savez ce genre de ver qui colonise le poireau jusquà len faire mourir (pourrir) de plaisir
. ".
Devant tant de finesse dans lanalyse on est tous restés sans voix, enfin presque.
Alain timide, genre Lefebvre dans les tontons flingueurs : " ça serait pas plutôt du foutre ? "
Michael qui croit que ça intéresse encore quelquun : " On est encore en Languedoc ". Ce qui est embêtant avec les étrangers, cest quon ne peut pas sempêcher dêtre tolérant et compréhensif avec eux. Donc cétait bon.
Prieuré de Saint Jean de bébian 1997, coteaux du Languedoc.
Ça nengage que moi mais je lai trouvé incomparablement meilleur que les 91 et 93 goûtés précédemment.
Je ne sais pas si tout le monde était bourré mais jai noté que des compliments :
Claude : " Jose pas le boire tellement le nez me plait
Marc ingénu : " Oh le joli nez ! " et pour ceux qui ne le connaissent pas, imaginez Obélix sattendrissant devant une cohorte de romains.
Michael de plus en plus sérieux : " cest argilo-calcaire, ou bien granitique, ou volcanique, enfin je sais pas ".
beau fruit, très fondu, on le voyait tous bien plus vieux, mais cest bon : Châteauneuf du Pape 2000, Dupéré Barrera
Le suivant sur la liste me paraît céleri rave au nez, boisé et peu équilibré. Alain cherchant à convaincre tout le monde : " cest de la syrah, tas pas vu la robe, bois neuf, chauffe forte, un coteaux du Languedoc 2000 ".
eh eh, tout faux : Domaine Torel 2001, Pétaillat grenache noir, vin de table (claude).
A ce moment de la soirée, ça commençait à se dégrader sérieusement, Claude critiquait la musique allemande du début du 20ème, Susanne lui expliquant gentiment quil na rien compris au baroque moderne, enfin, du tangage de zinc
Il etait plus que temps dentamer les douceurs, de lacidité jusquau nez de Marc. Claude ny adhérant pas je soupçonne un vent force 8, confirmé par sa position couchée sur lassiette.
Moi, face au vent et toujours intègre, je perçois du pamplemousse en bouche, peu de liqueur mais de la finesse. Pierre Yves embraye sur le citron et commence, en bonne marchande des quatre saisons, à faire la liste des agrumes certifiés au manuel illustré du petit nologue édité chez castors juniors.
Château Doisy Daëne 1988, Sauternes (Alain)

Philippe, Alain
Un vieux proverbe gaëlic : " tardive est lheure, grave est lIrlandais ", Michael dans le contexte : " Si cest du Grenache, vous pouvez me la couper ce soir ", jouvre une parenthèse pour dire que je ne suis pas sûr du sens avéré de cette phrase. Clairement, laffirmation ne fait aucun doute, par contre il est probable que " la couper " est en fait " les couper ", ce qui évidemment change le sens profond, et dailleurs le résultat. Il est par ailleurs probable que Michael ait voulu entretenir un certain flou, qui aurait eu comme conséquence dobtenir un non lieu en cas de litige.
Quoi quil en soit, Marc a soulagé lassistance en sécriant " non, non, cest pas du grenache ". Tant dempressement ma semblé étrange, mais bon, chacun fait comme il veut.
Un nez de fruit à leau de vie, de cognac, une bouche dissociée (beurk). Luc et Sylvie Bailley, Vin de Paille, Jura, 1997.
Jaccélère
.
Une belle robe ambrée, un nez sur leau de vie, celle qui porte bien son nom, qui saffine dans le verre, cest long et bon : Domaine de la Rectorie, cuvée Elizabeth, Banyuls. Lunanimité dans la salle. (Marc)
La fatigue allant je ne sais plus trop si je parle de la bouche ou du nez, enfin jai noté goudron en fin de bouche, légèrement perlant. Galipade de Canet Valette, VDP de lhéraut, 100% carignan (Renaud).
Il va falloir se concentrer car la fin est un peu compliquée. Un ange malicieux souffle dans loreille dAlain " ton Dupéré Barrera
", je ne sais pas pourquoi car on la tous trouvé pas bien bon (c est une litote). Pierre Yves nous annonce un Rivesaltes vintage 1990 de Cazes, le même ange (malicieux) repasse
.
Suit un joli vin au nez de cassis que lon préfère tous sans exception au Cazes précédent, un deuxième ange passe, où alors cétait le même dans un costume différent
Moi : " je le préfère au Cazes "
Pierre Yves : " non "
Moi : " si "
Pierre Yves : " cest du Cazes ! Arf Arf ! et dévoile une bouteille dun litre à 3 euro : Grenache, appellation grand Roussillon contrôlée, VDN mis en bouteille par SAT Maureilhan "

PY, l'oeil pétillant, et le grenache de SAT Maureilhan, une histoire d'amour
Les premiers étant toujours les derniers et vice et versa, on sest quitté sur ce.
Philippe
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