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Préambule : tentative de CR potachesque...
Ceusss qui ne peuvent se passer d'étoiles et de notes en tous genres, passez votre chenin... euh... cheMin.
ndlr
Bon, maintenant qu'on est entre nous, on peut commencer.
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Balade iacchosalpine au *vrai* pays des fromages qui puent.
(ça, c'est le titre... ndlr
- Ils avaient compris, Eh! Couillon! ndl'auteur
- pas tous... ndlr
- merci pour eux!!! ndl'auteur
- Naaan! j'déconne! ndlr)
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Il sont 'achement bien Marc et Corine, même en vacances, ils pensent à nous. A peine rentrés de Corse et v'là-t-y pas qu'ils nous organisent un CVF-C! (charcutailles, vins, fromages-Corses ndlr)
Au programme, notamment, divers échantillons de l'excellente production d'Antoine Arena, une verticale de l'Oriu du domaine Torraccia, sans oublier la charcuterie de Pascal Flori, les huiles d'olive d'Yvan Popoff, son huile tradition comme il dit. Comprenez : "sans pression - égouttage naturel", c'est ce qui est écrit sur l'étiquette. (Vous interprétez ça comment vous, égouttage naturel ? Moi, ça me fait rêver : je vois une mer bleue, le chaud soleil méditerranéen. A l'ombre d'un pressoir, un type, confortablement allongé - il fait la sieste - attend que l'huile s'écoule toute seule... Y a pas à dire, ils sont forts les corses, ils ont même inventé une technique pour presser les olives sans effort!! ;-)))
D'ailleurs, à ce sujet, est-ce que vous connaissez celle des 2 corses qui doivent changer une ampoule ? Ah! vous la connaissez ... Et celle du pic-vert qui doit divorcer ? Aussi ? Bon, ben tant pis... passons à la suite... :-(
Tout ça accompagné d'un florilège de charcuteries corses et de fromages corses, avec en plus la cuisine de Corine et les omelettes au brocciu de Marc...
Mais avant d'attaquer les choses sérieuses, y faut que je vous plante le décor. Tout d'abord les participants.
Quelques absents de marque pour cette soirée : François (ben oui, sinon c'est lui qui ferait le CR...;-) Il devait absolument être en forme pour le lendemain à 8h), Eric et Corine (l'autre) et Claude. Mais les poivr... pardon les piliers habituels sont bien présents :
nos hôtes Marc et Corine, les 2 montagnards : Pierre et Philippe, ce dernier venu avec Catherine et Violette, dont les commentaires ont enchanté le début du repas, Michael (qui n'a même pas parlé d'O'Driscoll - pourtant, y avait de quoi, vu ce qu'il a fait subir aux gros australiens :-)) et votre serviteur...
Plus deux tout nouveau : Philippe (appelé Philippe II dans la suite ) et Arlette (sa douce) et un 1/2 nouveau et aussi grand sportif (il est venu de Meylan en vélo, ce qui signifie quand-même se taper le col de Porte... Les afficionados du Tour ou du criterium du Dauphiné Libéré comprendront. Pour les autres, tout ce que je peux dire, c'est que c'est dur!!!! Grosso modo 1100m de dénivelé en 14km) : Hugues.
Pour l'apéro et sans attendre le retour des deux montagnards - ça c'est à cause de l'insistance de Michael (il est systématiquement en retard ndlr) : "d'habitude, quand j'arrive, il y a toujours une bouteille entamée", on s'ouvre la 1ère btl : le rosé 2000 du domaine Torraccia, accompagné de délicieuses piccholines également du domaine Torraccia. (C'est une variété de petite olive, qui a la particularité d'être ferme, presque craquante sous la dent et d'avoir un tout petit noyau allongé.)
Et là, comme par miracle, ou plutôt "par l'odeur alléchés"** arrivent - sous les 1ères gouttes de pluie - Pierre et Philippe (ils avaient décidé de "se faire" le Charmant-Som avant le repas. Faut dire que c'est pratique, le sentier démarre derrière la maison de Marc...)
** La Fontaine
Et, dans la foulée, le rosé 2000 d'Arena. Même robe saumon pour les 2 btls. Le Torraccia, fin et floral, mais
un peu simple à mon gout, surtout en comparaison de l'Arena, beaucoup plus intense et expressif. Mais je préfère laisser la parole à Violette à qui on avait confié le bouchon de Torraccia : "Arreu! Arreu! Arreu!" avec un large sourire, suivi de "Gnaaaa! Gna! Gnaaaa!". Je traduis : en langage iacchossien, cela signifie 81,2 vers 81,1 pour une école ou "fantastique! Enfin une btl qui vaut son prix!" (33F ndlr) selon une autre école. ;-))
Ensuite on lui file le bouchon de l'Arena, et là, c'est : "A da da da da" puis "Hiii! Yaaa!" (mais où a-t-elle bien pu apprendre à mimer Pierre Costes ? ndlr)
Tout le monde étant maintenant arrivé et douché, on peut attaquer le gros morceau de la soirée, la verticale de l'Oriu du domaine Torraccia. C'est un domaine du sud de l'île, situé près de Porto-Vecchio. Il s'agit d'un assemblage de niellucciu et de sciccarellu.
Accompagnement : copa, lonzu, divers saucissons, jambon entier dont Marc nous précise fièrement "il a 15 mois." A sa robe, j'aurais dit plus... Puis omelette au brocciu et à la menthe.

Oriu 1997
Robe brillante pour Ph II. Michael : "j'en ai rien à foutre de la robe, moi!"
Nez étonnant, sanglier pour Marc.
Ph : "Oui, j'ai senti quelque chose comme ça dans le Charmant-Som".
Michael : "c'était Pierre!"
Michael : "ça pourrait être du trousseau car c'est très animal."
Ph : "ça pourrait, mais c'est pas assez poivré au nez".
En bouche, on retrouve la note animale et du fruit, mais dans une structure assez fine et peu alcoolisée, je ne m'attendais pas à ça d'un vin du sud (dans ma p'tite tête, un vin corse devait être... corsé...)
Oriu 1998
Le même nez pour moi. Michael : "Non, non, ça c'est un vin corse!" Philippe y trouve un peu de framboise et pas très épicé, ni poivré et, après l'avoir pris en bouche "non, la comparaison avec le trousseau, c'est pas complètement débile." Michael : "merci Philippe..."
Pour moi, le même vin que le 97, mais en plus concentré et en plus puissant.
Interlude. Michael nostalgique : "vous vous rappelez la 1ère fois quand j'ai renversé Barréjats 95 dans ma voiture ?" Ph II : "et maintenant, tu fumes la moquette ?" Moi : "non, il dort avec : c'est devenu son doudou..."
Bruits de chiottes pendant que Marc fait cuire les omelettes au brocciu et à la menthe : Michael : "il parait que Corine est enceinte" Pierre : "mais on sait pas de qui..."
Oriu 1995
un nez magnifique, fin, avec une note de cake pour moi, et aussi fruits rouges, qui fait dire à Michael et Philippe : "ça pourrait être du pinot."
Pierre y trouve une note mentholée et Catherine du réglisse en bouche. Quant à Violette... Ah! Non! Elle s'est endormie... Cette bouteille, aux aromes très différents des précédentes, était simplement délicieuse et a fait l'unanimité.
Marc : "sympa les verticales, non ?" Ph II : "oui,mais ça a tendance à te mettre à l'horizontale!"
Oriu 1994
on retrouve le nez animal des 97 et 98.
Quelqu'un : "p'tain c'est musqué, hein ?" Philippe : "comme le boeuf ?" Catherine : "non, comme le rat."
Oriu 1990
nez de la même famille que les 97, 98, 94, mais en plus évolué. (en bouche preque aussi bien que le 95, ndlr)
Oriu 1988 : nez idem le 90, mais encore plus évolué et plus fin et plus complexe. Un très beau nez qui m'a fait dire :"Hmmmmm!" Par contre la bouche laisse penser que la bouteille est en déclin, car les tanins sont trop assèchants.
Fin des Oriu.
Marc nous propose alors un clos d'Alzeto prestige 88, parceque la 1ère btl qu'il nous avait fait gouter lors de mes vendanges était passée complètement inaperçue derrière Margaux, Mouton et Lafite pourtant de 92.
Ben c'est une nouvelle déception : une btl peut-être en déclin vue sa bouche aux tanins encore plus assèchants que l'Oriu et son manque de fruit.
Marc, déçu par cette btl, nous propose alors un Grotte di Sole Patrimonio rouge 99 d'Antoine Arena. Et là : Oupps!! (comme dirait Thien) C'est très puissant, riche, avec des tanins granuleux, mais qui demandent à se fondre, bref, c'est de l'Arena!
Michael : "Pouahh! C'est pas bon!" (il vient d'entendre que Marc n'a pu obtenir que 6 des 19 btls qu'on lui avait commandé... et lui même en a commandé 6... alors il essaye, perfide, d'en dégouter les autres... ndlr)
Fin de la 1ère partie de soirée, passons aux blancs et fromages...
Marc nous en présente un en expliquant : "ça c'est celui qu'on mangera en dernier, il a 2 ans". Michael, se tenant la poitrine : "Quoi ? Hein ? C'est possible ça ?" Marc explique qu'il a demandé à la vendeuse un vieux fromage et que la dame lui a alors sorti ce spécimen en précisant : "ça c'est vieux, mais c'est pas vendable...
je vous le donne." Interprétez ça comme vous voulez... :-( ou :-) On a commencé par un chèvre : "u niuliuchu" à la matière grasse non déterminée (c'est écrit sur l'étiquette ndlr), un fromage "au parfum marqué" : Ph II
C'est fort, mais c'est fin et bon.
Les 2 qui ont suivis (Marc va incessamment vous donner leurs pédigrés que j'ai oubliés de noter...) avaient une croute franchement nauséabonde et le dernier m'a carrément flingué les papilles : il a fallu que je les rince abondamment avec les blancs pour qu'elles redeviennent opérationnelles :-)))
Brebis au lait cru de Jules Poggioli, à Ucciani
U Niolinchu, chèvre, de J.B. Albertini, à Calacuccia
Brebis fermier de Didier Raffalli, à Sueralta
U Capicursinu, Chèvre piquant, de Philippe Albertini, à Rogliano
Chèvre fermier, de Paul urini, à Aléria
Brebis fermier de 2 ans, inconnu : vaut mieux, il risquerait d'être inculpé pour fabrication d'explosifs ;-)
Pour les voir, cliquez sur le fromage !

Quant au 2-ans-d'âge, son odeur est très forte mais pas complètement désagréable pour moi. Mais Michael n'est pas de mon avis. Quand on aura réussi à le ranimer, il vous le précisera. Il a un aspect un peu ratatiné, avec une croute marron claire et une chair sèche à la couleur légèrement ambrée. En bouche, il a une attaque assez douce, mais qui enfle progressivement jusqu'à l'explosion de vos papilles...
Le genre de fromage où si vous avez eu le malheur d'effleurer la croute, il faut attendre que votre peau s'en aille pour que l'odeur disparaisse... Ca me rappelle un célèbre dicton chinois : "qui se couche avec le c*l qui gratte, se lève avec le doigt qui p*e." Ah, vous le connaissiez... bon ben passons à la suite alors...
Carco blanc 2000 d'Antoine Arena. Marc explique doctement, debout, que le carco c'est le *bas* de gamme d'Arena, et bla bla bla et bla bla bla... (je disais plutôt que Carco était plus typique de Patrimonio, moins riche et éxubérant que Grotte di Sole, mais qu'il se gardait en général mieux, ndlr)
Corine : "Poses ton cul, on dirait que tu fais ta conf là..."
Un bon vin, mais peut-être un peu simple et qui a été maltraité par certains fromages.
Puis Grotte di Sole blanc 1999. Là c'est tip top bon! Faut dire que c'était accompagné par "rain dogs" de Tom Waits (à toute soirée où Michael est présent, on se doit d'écouter Tom Waits ndlr). Du coup en fouillant dans les CD de Marc, j'ai mis la main sur "Bullfrog blues" et "Overnight bag" de Rory Gallagher. Et là incroyable! Michael connaissait pas overnight bag! On a écouté aussi Zappa (là , c'est à toute soirée où Marc est présent... ndlr). Commentaire de Marc : "ça s'écoute avec des fromages qui bougent dans l'assiette."
Michael après avoir frappé violemment son fromage : "ben çui là y bougera plus!"
Plus tard, Marc : "bon, Michael, je vais *encore* exaucer tes désirs"
Michael avec un faux sourire extasié : "tu as la truite de Schubert ?"
Marc met une musique *un peu* spéciale. En gros, ça faisait : "Bzing! Boum! Crack!"
Michael, plié en 2 (et faux cul, ndlr) : "j'adore ça! Mais ce serait meilleur sur les fromages corses!"
Marc a été un peu déçu par les blancs. Moi non. Et par les fromages qu'il nous dit être en général moins forts que ceux-là. Peut-être ont-ils été un peu trop maltraités : on lui avait précisé sur place que certains sont intransportables... Et on les a mangé après plus d'une semaine (quoique celui de 2 ans n'était pas à une semaine près... ndlr).
( je n'ai pas été déçu par les blancs, mais par le fait que je n'ai pas su gérer les accords fromages vins, car je n'avais pas goûté les fromages avant le repas, et ils étaient plus forts que ce dont je me rappellais.
depuis je les ai regoûté, et ils sont très bons pour eux-mêmes, forts mais pas agressifs, sans mettre de vin dessus. Disons qu'ils ont de la gnak. L'erreur a été aussi de prendre trop de chèvre (3 chèvre contre 2 brebis) car le chèvre détruit plus sûrement tout vin qui passe à sa portée dans le gosier, plus que le brebis, moins acide et entêtant, qui réalise en général de très beaux accords avec des grands blancs comme ceux d'Arena ou le "e croce" de Y.Leccia, ndlr)
Puis place au dessert, du fiadone (brocciu + oeufs + zestes de citron rapé) concocté par Corine, accompagné des muscats du clos Nicrosi et d'Arena (2000 je crois ?). (nan, 1999 pour les 2, ndlr). Le fiadone était délicieux. Le muscat du clos Nicrosi ne m'a pas plu : trop lourd à mon goût, manquant d'acidité pour équilibrer l'alcool et l'intensité des arômes du muscat. Celui d'Arena, parfait : un équilibre aérien.
En conclusion, une bien belle soirée. Mille merci à nos hôtes : j'ai toujours autant de plaisir à venir chez vous.
Quelques révélations pour moi : l'Oriu 95, le jambon d'une finesse de goût extraordinaire (cochon sans doute nourri aux glands et aux châtaignes), l'huile tradition de Popoff : une huile jaune, très parfumée, douce, et bizarrement pas grasse, avec laquelle on se régale simplement accompagnée de pain.
Je laisse le dernier mot à Michael : "il n'y avait pas assez de chenin..."
Il est 2h30, Saint-Pierre s'éveille, il est temps d'aller nous coucher.***
*** avec l'aimable autorisation de Jacques Dutronc ndlr
Alain
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