8ème dégustation, dimanche 15h
Barolo Bricco Rocche Bricco Rocche et Monsordo Rosso de Ceretto.


8ème CHAPITRE : dimanche 15h, Barolo Bricco Rocche Bricco Rocche (c'est bien Bricco Rocche 2 fois) et Monsordo Rosso de Ceretto.


S'installent à la tribune Vittorio Manganelli qui commentera les vins, Bruno Ceretto, le producteur et chef de la "dynastie" des Ceretto (c'est pas moi qui le dis, mais eux-mêmes), ainsi que l'un des jeunes qui assurait le service précédemment et qui s' avère être Eric Ceretto, fils, ou plutôt petit-fils (?) de Bruno. Et on nous présente également dans la salle Roberta Ceretto (petite nièce ? de Bruno) et une autre jeune-fille qui assure elle aussi le service et qui est la petite soeur d'Eric... je commence à comprendre pourquoi ils parlent de dynastie...

Le Monsordo est issu d'une expérience récente de Ceretto. C'est un assemblage de cabernet-sauvignon, de merlot, de pinot noir et de nebbiolo, dans des proportions qui dépendent du millésime. Les cépages sont vinifiés séparément. La malolactique est effectuée en fûts. Les vins sont élevés 16/18 mois avant la mise en bouteille.

1- Monsordo rosso 98 : 13%.
Robe sombre de bordeaux du même âge. 1er nez élégant, proche d'un bordeaux, puis apparait une note très vanillée d'un boisé puissant. En bouche, des tanins fins marqués par un joli boisé. Du fruit. Une jolie bouteille, encore sur les arômes primaires, mais avec une belle matière, proche d'un bordeaux.

2- Monsordo rosso 97 : 13% (d'alcool). 45% cs, 36% merlot, 12% nebbiolo et 7% pinot noir (si j'ai bien compris).
Robe sombre de bordeaux. Nez plus austère que le 98, avec une note animale qui se retrouve dans une bouche typée bordeaux, fine, avec des tanins racés. Boisé à peine sensible. Sans le fruit du 98.

Conclusion : deux bouteilles au niveau de pas mal de crus classés de Bordeaux, que j'aimerais bien revoir (c'est un voeu pieux...) dans quelques années pour savoir quels arômes tertiaires elles sont susceptibles de développer.

Quelques explications sur le Barolo Bricco Rocche (bis) : Ceretto est propriétaire de nombreux domaines viticoles : 6 en totalité, un en copropriété, un autre en "concession" (? traduction littérale) ainsi que d'une distillerie. Bricco Rocche est le nom de l'un de ces domaines. Le Barolo Bricco Rocche Bricco Rocche est issu d'une petite parcelle du domaine Bricco Rocche (nommée elle aussi Bricco Rocche, vous me suivez toujours ? :-) de 1,5 ha plantée en Nebbiolo, Michet (?) et Lampia (?). La densité de plantation est de 4300 pieds par ha. Le rendement de 35 hl/ha (si ma traduction de "Gemme Ha : 35000" est bonne...) La vigne a été plantée en 1978. L'exposition est sud et l'altitude comprise entre 312 et 340 m. Ceretto précise que le sol de cette parcelle est riche en phosphore (sa composition étant de 59% d'argile, 20,5% de limon et 20,5% de sable; avec un pH égal à 8). J'espère que vous serez sensibles à la précision des indications... (si vous en revoulez une couche, je peux même rajouter que le porte-greffe est le 420A!)

Ceretto recherche absolument la qualité avec cette bouteille. Il dit ne la produire que si le millésime a une qualité suffisante, ce qui ne se produit en moyenne que 5/6 fois sur 10... Après avoir fait sa malolactique (en décembre), le vin est élevé en fûts de chêne français de 300 l 300 l ?? les italiens ne sont peut-être pas si précis que ça, s'ils arrondissent 225 ou 228 l à 300... ;-)) Mais peut-être ai-je mal traduit, aussi je vais vous donner la phrase dans sa langue d'origine : "Avvenuta la malolattica (dicembre), il vino passa in futti di rovere francese da 300 litri, per l'affinamento previsto dal disciplinare."


3- Bricco Rocche - Bricco Rocche 96. 14%.
Robe plus claire que les Monsordo. 1er nez austère. Une demi-heure plus tard, le nez s'ouvre un peu sur une note anisée notamment. Bouche très très tanique (du même ordre de grandeur que les Montepulciano d'Abruzzo de Masciarelli), mais avec derrière (ou en parallèle) un fruité véritablement explosif (ou en tout cas très surprenant : je ne m'attendais pas à sentir aussi nettement le fruit derrière tant de tanins).

4- BR - BR 95. 13,5%.
Robe très proche de la précédente. Une note animale au nez. Bouche encore plus tanique que le 96, ou plutôt avec beaucoup moins de fruit. Semble fermée par rapport au 96.

5- BR - BR 90. 13,5%.
Robe nettement plus claire, limpide. 1er nez de groseille et de mûre. Bouche toujours aussi tanique, mais étonnamment presque...douce (je ne sais pas si c'est ma bouche qui s'habitue ou si c'est réel) et avec un très beau fruit (fruits rouges).

6- BR - BR 89. 13,5%.
Robe plus foncée que le 90, mais également limpide. Nez moins net, avec une note brous de noix moisi qui me dérange. Bouche très tanique, mais un poil moins que les précédentes.

7- BR - BR 85. 13%.
Robe nettement tuilée. Nez vers le fauve, l'animal, mais agréable et très fin. Bouche avec toujours autant de tanins qui assèchent un peu, mais un fruit magnifique. Bouteille quasiment à maturité pour le commentateur. On se regarde un peu désabusé avec Michael et on se fait le même commentaire... : "les tanins ne s'en vont donc jamais ?" Ma bouteille préférée pour son fruité complexe, devant le 90.

8- BR - BR 82, servie en carafe.
Robe tuilée, mais moins que le 85. Presque toujours autant de tanins et qui assèchent plus que le 85. On sent une complexité notable, mais dans un registre plus austère que le 85.


En conclusion, je ne voudrais pas que vous preniez mes commentaires comme négatifs. Le goût étant une notion complètement culturelle, je pense sincèrement qu'avec un peu d'habitude, j'aimerai beaucoup ces vins parce que ce sont réellement de grands vins, vu leur structure, leur complexité (je n'ai malheureusement pas su la décrire), leur aptitude au vieillissement, mais dans un registre (agressivité des tanins) qui m'a beaucoup, disons... dépaysé. Les prix sont semble-t-il importants : 600-800 F si Michael a bien compris.

Voilà, voilà (comme dirait Gabmatth), ce coup là ça y est c'est fini. Alors ciao! et vivement le prochain Slow Food parce que c'était vraiment le pied.

A +, Alain.