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Philippe (Terrier), cette dégustation va te faire rêver... Sur l'estrade prennent place, entre autres, Dominique Fornage, présenté comme un connaisseur des vins suisses et Dominique Rouvinez, oenologue et producteur (je ne sais pas quel est son lien avec la cave Orsat), qui les commenteront. Les vins sont tous issus de la cave Orsat, (située à Martigny). Ils ont été goûtés 2 par 2, cépage après cépage. 1- Sylvaner (!!) 78. Est inscrit sur l'étiquette : Vent d'Est et Johannisberg (qui est le nom du sylvaner en Suisse). Robe à peine dorée, parfaitement limpide. 1er nez très intense, légèrement oxydé, avec une note fraîche de liqueur de groseille. Bouche miellée, très complexe, avec une harmonie et une finesse magnifiques. Finale un peu courte. Encore fermée (!) d'après les commentateurs... c'est vrai que c'était le vin le plus jeune de la série :-O) 2- Sylvaner 55 (!!!). Robe dorée, parfaitement limpide, nez d'encaustique et bien d'autres choses, qui s'ouvrira beaucoup pendant la dégustation. La note de cire se retrouve en bouche, ainsi que l'amande, la noisette, le pain grillé. Et une finesse et une harmonie extraordinaires. Une très très grande bouteille (ma préférée). Dorénavant, les paroles de ceux qui pensent que l'on ne produit pas de grand vin en Suisse, ne seront, comme l'a dit Sinouhé l'égyptien, que "bourdonnement de mouche à mes oreilles" ;-))) Remarques : ce vin a été vinifié avec 6g de sucre résiduel. Le sylvaner est un cépage peu acide, mais d'après les commentateurs, ça ne pose pas de problème au vieillissement, ce que je crois volontiers vu le résultat! (nos gourous affirment pourtant le contraire à longueur de revue... :-)))) 3- Arvine 78 (ou parfois Petite Arvine : cépage que l'on ne trouve qu'en Suisse et dans le Val d'Aoste). "Baculus" inscrit sur l'étiquette. Robe dorée. 1er nez assez réservé, avec une légère touche d'oxydation. Fraîcheur en bouche, avec des notes de miel et de cire. Equilibre et finesse, mais bouche un peu moins expressive que les sylvaners. 4- Arvine 64. Robe dorée. Plus de rondeur et d'alcool que la précédente. Toujours cette merveilleuse finesse et cet équilibre en bouche. 5- Amigne 75 (autre cépage "autochtone" suisse). "La Thébaine" inscrit sur l'étiquette. Histoire de remettre certaines pendules (suisses ;-) à l'heure, le rendement était de l'ordre de 600-700 grammes par m2, avec une densité de plantation de 12 000 pieds par ha... Robe dorée. Nez fermé, avec une note étonnamment fruitée. Bouche grasse, onctueuse de miel ou d'hydromel et encore très fruitée! 6- Amigne 64. Robe plus dorée. Bouche grasse, ronde, avec une note de cire et un poil de sucre résiduel. Bon équilibre, mais finale un peu courte. 7- Marsanne 77 (appelée Ermitage dans le Valais). "Ermitage du Prévôt" inscrit sur l'étiquette. Robe dorée/orangée. 1er nez frais, d'eau de vie de groseille pour moi, de truffe blanche pour le commentateur. Disons donc de truffe blanche marinant dans de la gnôle de groseille :-)) (c'est une nouvelle recette). Bouche plus alcoolique que les précédentes, mais ronde et grasse, avec une délicieuse pointe d'amertûme en finale. 8- Marsanne 56. "Vieux Plants" indiqué sur l'étiquette. Robe presqu'orangée. 1er nez avec une note (désagréable) de moisissure, mais qui s'est évanouie rapidement. Bouche onctueuse, étonnamment fraîche, vu l'âge de la bouteille, d'une grande complexité et longueur. Plus d'alcool et de gras que dans les autres cépages, mais étonnamment la même famille aromatique : est-ce ça, ce que l'on appelle le terroir ? ou simplement l'âge qui fait évoluer les vins vers le même registre aromatique ? Conclusion : pour moi, c'est cette dégustation qui m'a le plus marqué; c'est celle où j'ai appris le plus de choses et où ce que nous avons goûté était le plus incroyable. Ces cépages ne sont plus cultivés que de manière anecdotique dans le Valais (j'ai malheureusement égaré le petit dossier fourni avec cette dégustation et je ne cite les chiffres que de mémoire...) de 21ha à quelques centaines suivant le cépage, mais il semble qu'il y ait une prise de conscience et que ces cépages vont reconquérir une place plus importante, j'espère même la place qui leur est dûe : la 1ère... Après une dégustation pareille, on s'est attardé un peu à table (comme d'habitude) en sirotant tranquillement nos fonds de verres. Et cette fois on n'était pas seuls... derrière nous sirotait tout aussi tranquillement une charmante jeune femme qui nous entendant parler français, à commencer à discuter avec nous. Comme elle semblait vachement s'y connaitre, je lui ai demandé si elle travaillait dans le vin. Elle me répond : "je travaille dans un resto en Espagne". Michael pensant qu'elle était serveuse, lui demande dans quel bar à tapas et elle nous répond : "El Bulli, je suis sommelière"... Je vous dis pas la tête de Michael à cet instant!!! Et oui les amis, la prochaine fois qu'on passe chez El Bulli, on demande Isabelle et elle a promis de nous organiser une petite dégustation... C'est pas beau la vie ? D'ailleurs on va peut-être bientôt avoir la chance de la lire sur iacchos : on lui a filé l'adresse (vous voyez, on a même pensé à vous! ;-)). Et faites gaffe les petits plaisantins qui auraient l'idée de se faire passer pour nous : elle nous connait... (?? un doute affreux m'assaille tout à coup... rassurez-moi, elle a quand-même pas pu déjà nous oublier ?) A ce moment là de notre programme était prévu un trou que l'on pensait mettre à profit pour aller au paradis des oenophiles. Si! Si! Il existe, vous allez voir... Imaginez une très vaste salle ronde, avec des tables et des chaises pour se prélasser au centre et dont les murs sont constitués de rangées de bouteilles... 2750 bouteilles différentes... Mais vu la dégustation précédente, changement de programme, on s'est inscrit illico à une dégustation de liquoreux suisses... Disons qu'on a préféré l'enfer :-))) (On aurait pu aussi aller au salon El Bulli... mais comme il ne s'agissait que d'écouter Ferran Adria parler, sans rien goûter... on n'y est pas allé. Mais je le regrette quand-même un peu, parce qu'on y aurait peut-être croisé Isaaaabeeeelllle. :-)) |