7ème dégustation, dimanche 12h
Le Timorasso face aux chardonnays du monde



Dimanche 10h45, on fait la queue en attendant l'ouverture (prévue à 11h). Passent 11h, 11h15. Michael fait remarquer que c'est la 1ère fausse note dans l'organisation, jusque là parfaite. 11h30, Michael tient plus en place. D'autant qu'il y a quelques privilégiés badgés à
qui on ouvre les portes. 11h45, Michael ne peut plus rester sans rien faire, il se met en quête d'un badge pour passer aussi, nous disant "en Italie c'est toujours comme ça qu'il faut faire". A mon avis, il règle un compte à distance avec Stéfania (mais ce n'est qu'une hypothèse). Il fend la foule. Questionne les gens à droite à gauche. Puis se frappe violemment le front de la main droite et revient vers nous en souriant (mais avec une bosse) et nous dit : "on a oublié de changer d'heure..." J'en profite donc ici pour rendre hommage à l'organisation qui s'est avérée vraiment parfaite.

Finalement comme on a 1h de libre avant notre prochain atelier, on décide, avec Michael, d'aller "se faire la bouche" au Paradis. Pierre, lui, préfère aller s'envoyer quelques charcuteries. 2 jours sans Stefania devant être beaucoup trop longs, Michael me propose tout d'abord un Franciacorta (= champ..., pardon F6B, pétillant, italien), mais pas n'importe lequel : "il Barone Pizzini" brut. Je savais pas qu'elle était baronne, Stefania. Michael non plus... petite cachottière... Et ben c'était ma foi fort bon. Bien meilleur que pas mal de Champagne...
Ensuite un blanc sec allemand dont je ne garde aucun souvenir... Puis un Samos grand cru 99 de l'union des producteurs de Samos. Je voulais faire goûter le muscat de Samos (de cette même cave) à Michael, parce que je l'avais trouvé vraiment très bon chez notre caviste grenoblois de la laiterie Bayard (tiens au passage, il n'est pas dans le *classement* des cavistes de la RVF... Comment se fait-ce ???) mais il n'y en avait plus, alors on s'est rabattu sur ce Samos. Ben c'était une erreur. Il était lourd, déséquilibré, alcooleux, laissant une grosse amertûme en fin de bouche.


7ème CHAPITRE : dimanche 12h, le Timorasso face aux chardonnays
du monde... Dégustation à l'aveugle...

Le Timorasso est un cépage blanc du Piémont, mais je n'en sais malheureusement pas plus...
Les vins en présence sont :

- le Timorasso 98 de Mr Martinetti (je crois)
- Planeta 99, (Sicile)
- Bonneau du Martray 97 (Corton-Charlemagne)
- Cloudy Bay 98 (Nouvelle Zélande)
- Kistler Sonoma (Californie) (pas entendu le millésime)
- Rosemount 97 (Australie)

Sur l'estrade prennent place Mr Martinetti, Vittorio Manganelli qui commentera les vins, et le propriétaire du Planeta, dont je ne connais pas le nom. Mais le plus intéressant pour nous, ce sont les 2 personnes qui se sont assises juste derrière Michael (qui n'arrêtera pas de se retourner) : Alain Senderens et ... Jean-Pierre Perrin de Beaucastel... Michael en profitera pour demander si Beaucastel 66 à 400 F, c'est une bonne affaire. Réponse de JP Perrin : un non, net et sans détour. Il nous précisera qu'à Beaucastel, ils ne l'ont pas regoûté depuis longtemps parce qu'ils sont sûrs que la bouteille n'en vaut pas la peine...

1ère bouteille (ndlr : Bonneau du Martray 97) : robe très claire (la plus claire des 6). Nez encore sur les arômes primaires de chardonnay, mais peu expressif, de même que la bouche. Le vin est AMHA complètement fermé. On décèle néanmoins des notes minérales et une très grande finesse. On ne sent pas du tout le bois.

2ème bouteille (ndlr : Cloudy Bay 98) : robe légèrement dorée. Nez de chardonnay, peu expressif au départ, mais qui s'ouvrira de belle manière au cours de la dégustation. Bouche de chardonnay, avec une pointe de CO2 résiduel qui lui donne de la fraîcheur, très belle et beaucoup plus intense que la précédente. On sent un léger boisé, mais bien intégré. Ma bouteille préférée.

3ème bouteille (ndlr : Rosemount 97) : robe intermédiaire entre les 2 précédentes. Nez et bouche un peu étranges, peu expressifs, où je ne reconnais pas le chardonnay. Semble fermée, mais beaucoup moins fine que la 1ère.

4ème bouteille (ndlr : Timorasso 98) : nez et bouche avec une touche marquée d'orange ou d'oxydation, et des arômes inconnus, pas du tout chardonnay. Ce qui nous fait tout de suite penser qu'il doit s'agir du Timorasso (sauf Michael qui pense qu'il doit s'agir d'un piège... Trop méfiant Michael...)

5ème bouteille (ndlr : Planeta 99) : nez sur les agrumes et la vanille. Bouche typée chardonnay, avec une finale intense vanille/caramel/brûlé : un boisé un peu caricatural, qui fera dire à Alain Senderens : "chardonnay du nouveau monde".

6ème bouteille (ndlr : Kistler Sonoma) : robe dorée, moins limpide que les autres. Nez vanillé et de chardonnay. Attaque acide en bouche, suivie d'une impression de fraîcheur et des arômes primaires de chardonnay et une finale très boisée. Ce qui fera, là aussi, dire à Alain Senderens : "chardonnay du nouveau monde" (et en faisant bien comprendre que cela ne lui plait pas...)

A la fin de la dégustation, avant de dévoiler les bouteilles, le commentateur donne la parole successivement à Alain Senderens et Jean-Pierre Perrin qui reconnaitront tous les 2 sans hésitation le Bonneau du Martray et le Timorasso, mais se tromperont sur les autres. Et je dois dire ici avec une certaine fierté que nous avons, nous aussi, reconnu le B du M et le Timorasso (sans les avoir jamais goûtés)... Le 1er à cause de sa minéralité et parce qu'il était complètement fermé, ce qui nous semblait devoir être le cas d'un Corton aussi jeune, et le 2nd parce que ce n'était pas un chardonnay.

L'ordre était donc le suivant :

1 : Bonneau du Martray 97
2 : Cloudy Bay 98 (et là j'aurais dû me douter que c'était le Néo Z,
après avoir bu récemment un extraordinaire sauvignon 98, Coopers Creek,
digne des meilleurs Sancerre ou Pouilly-Fumé. Décidément, les blancs
secs de Nouvelle Zélande semblent mériter une attention toute
particulière).
3 : Rosemount 97
4 : Timorasso 98
5 : Planeta 99
6 : Kistler Sonoma