6ème dégustation
Montepulciano d'Abruzzo de Gianni Masciarelli



En présence de Gianni Masciarelli.

1- Villa Gemma 95. 15%...
Robe de type Médoc jeune, avec une légère frange plus rouge sur le pourtour. 1er nez austère qui me rappelle certains chinons, ou plutôt Vannières, avec en plus une note végétale, nez qui s'ouvrira un peu par la suite, laissant apparaitre un joli fruit. Bouche très très tanique... j'avais jamais rien bu d'aussi tanique (même les madirans à l'ancienne sont moins taniques). Il faut carrément éviter de trop le faire circuler dans la bouche, surtout entre les gencives et les joues... Mais étonnamment, derrière ces tanins, perce un très beau fruit. Et c'est un vin massif, très puissant, une sorte de monument. Il doit plaire à Bob... Quand à moi, ben y va falloir que j'apprenne à apprivoiser ce genre de monstre...
Ce millésime impressionne beaucoup Michael (les autres pas trop). Question vinif, c'est de l'anti-vin-de-garage : 2 ans en cuve inox, puis en barrique (neuve/pas neuve ?) 1an/ou plus ? (Beaucoup de ? parce que mon-traducteur-à-moi-que-j'ai, Michael Pizzini-Lyons, devait avoir aussi les oreilles dans son verre, pas que le nez ;-)). Cela donne un vin pas du tout boisé, mais au potentiel de garde de 30 ans...

2- Villa Gemma 94. 14,5%. Vendanges en novembre! Nécessaire d'après G Masciarelli pour atteindre une bonne maturité phénolique. Robe un poil moins sombre. 1er nez assez fermé, avec la note végétale mais moins accentuée, plus frais. Du fruit apparaitra un peu plus tard (30 min). Bouche un peu plus fraîche, plus ronde (enfin, c'est en comparaison avec le 95...), toujours très très tanique, mais un poil moins agressive (mais un petit poil... disons un poil de c** de grenouille :-)).

3- Villa Gemma 93.
Robe avec une frange plus fauve sur le bord. Nez avec la note végétal, mais aussi un début d'évolution tertiaire vers un registre animal. Bouche plus évoluée, mais plus acide également, moins monumentale. Et toujours les tanins...

4- Villa Gemma 92. Macération 40 jours avec les peaux pour ce millésime... Grande année d'après G Masciarelli. Robe comme le 93. Nez et bouche animale et végétale qui ne me plait pas trop. Toujours autant de tanins.

5- Villa Gemma 91. Mauvaise année d'après G Masciarelli. Robe idem 92, un poil plus claire. Nez plus ouvert, sans la note animale. Bouche très tanique, sans grand chose d'autre, ou plutôt je ne sens rien d'autre, mais peut-être à cause de l'état de ma bouche (à ce stade de la dégustation, c'est plus seulement les gencives qui sont touchées :-(().

En conclusion, sûrement un grand vin, surtout s'il est capable d'évoluer sur 30 ans. Dans un style différent de ce que je connaissais jusque là mais auquel on doit pouvoir s'habituer. Pierre pense qu'il doit beaucoup mieux se goûter au cours d'un repas, en accompagnement d'une viande grasse, quand la graisse de la viande tapisse la bouche, ce qui doit permettre de gommer un peu les tanins.

Ce soir, pas de b***** ;-))) Pas de dodo tout de suite non plus, y faut quand-même pas déc*****. Non, un petit tour au "paradis". On décide de goûter 3 bouteilles : dans l'ordre, les n° 1111, 1724 et 2585... vous avez évidemment tous compris (enfin les 2 ou 3 - je suis optimiste - qui ont réussi à lire jusque là :-)) qu'il s'agissait du cabernet-sauvignon 98 de Santa Rita, un vin chilien dont j'ai goûté le 84 et qui me laisse un excellent souvenir, du Barolo Ginestra 96 de Paolo Conterno et du Riesling Eiswein 98 de Staatsweingut Weinsberg à Heilbronn-Weinsberg.
On voulait goûter un Icewine des voisins ontariens de nos amis québécois, mais, Tabernacle!, il n'y en avait plus! De même que du Ruster Ausbruch cuvée 98 de Robert Wenzel.

Le Santa Rita est une déception... La bouche est douce, mais sans grand intérèt.
Il est étrangement inscrit sur l'étiquette qu'il vient de la vallée Centrale, alors que le 84 venait de la vallée de Maipo... comment ont-ils faits pour changer le vignoble de vallée ? Ils sont forts les chiliens...
Le Barolo est fermé au nez (Pierre) et très tanique en bouche (je commence à comprendre que c'est le cas de pas mal de vins traditionnels italiens). Michael : "Je pense que Maxime aimerait ça" ;-))) L'Eiswein a un nez sur les agrumes (citron d'après Michael), une bouche "Supeeerbe! J'adoooore!" : Michael, imitant Damien Gateau... J'sais pas ce qu'il avait Michael, il était d'humeur taquine... ;-))) Très acide, jusqu'en finale. C'était du Muller-Thurgau pour moi, qui comme d'habitude avait oublié que c'était écrit Riesling en gros sur l'étiquette. "C'est pas du Riesling" d'après Pierre, qui devait être dans le même état que moi, et il rajoute l'index levé et le nez rouge : "j'aime, mais je courrais pas après" en ponctuant ses dires d'un hochement de la tête vers le bas. "Non, non, c'est bien la minéralité du riesling" répond Michael, qui nous avouera un peu plus tard, que lui, il n'avait pas oublié ce qui était écrit sur l'étiquette.