5ème dégustation, samedi 15h
Liquoreux du Valais de l'association "Grain Noble Confidentiel"



Il s'agit d'une association de producteurs créée en septembre 96, qui se sont engagés à respecter une charte en 10 points, qui fera sûrement frémir de plaisir Pat Baud, Mireille et leurs amis. On peut y lire notamment : "5 : renoncer à toute forme d'enrichissement des raisins ou des moûts", "6 : sélectionner uniquement des moûts ayant atteint un minimum de 130° Oechslé", "2 : ne prendre en considération que des vignes de 15 ans et plus", etc... (Et en plus ils citent en intro un poème d'Omar Khayyâm...) Bref, nous voilà à nouveau assis devant 8 verres vides.

Sur l'estrade, à nouveau Dominique Fornage pour commenter le vin, ainsi que Michel Zuchuat, qui doit être à la base de cette association et qui est aussi le producteur de "Cheval Noir" (la dernière bouteille dégustée).

1- Malvoisie 98 des frères Philippoz à Leytron.

La malvoisie serait le nom du pinot gris en Suisse. Il s'agit d'une cuvée 100% botrytisée qui titre 14,8°. D'après ce qu'explique Michel Zuchuat, dans le Valais, le botrytis tombe toujours rapidement et en une seule fois, (pas besoin de faire plusieurs tries). Mais parfois il faut l'attendre très longtemps... (voir §7). Cela serait dû au foehn, un vent chaud qui descend des montagnes. Les cuvées sont donc, en principe, toutes 100% botrytis. C'est la bouteille qui a été la plus classique pour moi (je veux dire par là, celle qui ressemble le plus à ce que l'on fait en France, en Alsace notamment). Robe doré clair . Nez sur les fruits confits. bouche avec des arômes de bonbon, de fruits confits, de grillé et un peu vanillé. Beaucoup de gras qui enveloppe bien la bouche. Une belle complexité, une petite amertûme en finale. Pour moi un grand vin. La dégustation commence bien!

2- Ermitage (marsanne) 98 de Philippe Darioly à Martigny. "Flétri - Valais - 13%" mentionnés sur l'étiquette. 50% botrytis (tiens! une exception!). Robe citron foncé, pas tout à fait dorée. Nez le plus intense de la dégustation, d'eau de vie de framboise, "frais", aérien, avec une note de champignon pour Pierre. Bouche fraîche, parfaitement équilibrée (on sent pas mal de sucre, mais contrebalancé par une belle acidité). Des arômes complexes, encore un grand vin pour moi.

3- Amigne 98 de Fabienne Cottagnoud à Vétroz. 14,5°, 100% botrytis. Le vin le plus fermé pour moi. Egalement température de service un peu trop fraîche. Robe dorée. Nez complètement retenu. Bouche au boisé présent (vanille/grillé), également très fermée, mais beaucoup de gras, de liqueur, de fraîcheur et un bel équilibre me font penser que cette bouteille sera magnifique dans quelques années.

4- Arvine 97 de Benoit Dorsaz à Fully. "Flétrie - 13,8%" indiqué sur l'étiquette. Robe dorée. 1er nez avec une pointe animale pas trop plaisante, mais suivie par des notes de fruits exotiques surmuris. Bouche rotie, avec des arômes de fruits exotiques et un boisé présent, mais qui ne nuit pas à l'harmonie d'ensemble.

5- Tourbillon 97 de Provins à Sion. En fait de la marsanne (mais peut-être assemblée à un/des autre cépage ?). Le nom "fantaisiste" (dixit les suisses, je décline toute responsabilité ;-) de Tourbillon vient du fait que la vigne est située juste en dessous du château du Tourbillon. "14% - 100% botrytis" indiqué sur l'étiquette. Robe dorée. Nez frais, fruits confits, caramel ou plutôt crème catalane et agrumes. Bouche sur les fruits confits, l'alcool se sent plus que dans les bouteilles précédentes, mais néanmoins beaucoup de fraîcheur et de gras.


6- Mitis 97 de Jean-René Germanier à Vétroz. En fait de l'amigne (mais peut-être assemblée à un/des autre cépage ?). 100% botrytis et 14,5%. Robe dorée plus accentuée. Bouche sur les agrumes (orange/pamplemousse), avec une note légèrement fumée et un boisé présent (mais pas excessif). Très grande longueur. Semble avoir un équilibre différent des autres : plus de sucre et moins d'acidité. Encore une grande bouteille pour moi (mais en définitive, elles le sont toutes).

7- Lacrima 96 de Georges Liand et fils à Savièse. Il s'agit d'un assemblage sylvaner, pinot gris et marsanne. J'ai oublié de noter le degré. Robe carrément ambrée. Mais en fait il s'agit d'un 97... parce que vendangé en janvier! Cette année là, la neige est arrivée très tôt, (avant le botrytis...) et ce n'est qu'en janvier qu'elle a fondu et que le foehn a fait son oeuvre. Nez aérien, d'une grande finesse. Bouche très grasse, caramel, grillé, orange, d'une grande complexité, très intense. Ma bouteille préférée dans cette dégustation, mais peut-être parce que la plus étonnante.

8- Cheval Noir 93 de Michel Zuchuat à Sion. Il s'agit d'un assemblage de sylvaner, marsanne et petite arvine. J'ai oublié de noter le degré. Une (toute petite) déception pour moi, parce qu'annoncée comme la plus exceptionnelle, alors que je n'ai pas trouvé. Robe à peine dorée. 1er nez avec une note désagréable. Bouche plus acide que les précédentes, mais néanmoins équilibrée et complexe.

En conclusion encore une révélation pour moi. Je ne savais pas qu'on faisait ce genre de nectar dans les "Côtes du Rhône Septentrionales" ;-)). Du coup, mercredi dernier, j'ai laissé 1/4 de ma récolte sur pied jusqu'en janvier pour voir. A priori, le jacquère vaut bien le
sylvaner, non ? Non... Ah bon... j'espérais... dommage... Mais j'en ai rentré aussi 1/4 que j'ai placé sur claies... D'ailleurs à ce sujet, est-ce qu'une bonne âme peut me dire à quelle température il faut que je les conserve ? Quant à l'autre moitié, pressée tout de suite, elle nous a titré un beau... 11,0°... 28 l après débourbage... Et merci aux iacchosalpins qui se sont tous déplacés sans exception pour me donner un coup de main. Faut dire qu'on a fait une petite fête après :-))) et on y a vidé quelques bons flacons... mais ceci est une autre histoire...

Interlude :
Après cet océan de délicatesse, revenons à notre monde de brutes...
Place à un rouge un peu plus, disons... de mec... ou plutôt pour personne qui se brosse les dents tous les jours avec T********, vous vous rappelez, le dentifrice qui permet d'avoir "des gencives en béton" (vous vous en rappelez pas ? Et de la contre-pub des Nuls ? Alain Chabat qui dit : "j'sais pas c'que j'ai aujourd'hui, j'ai les c******* qui me grattent." Et Bruno Carette qui lui répond : "ben tu fais ce que tu veux, mais moi, j'utilise tous les jours Toniglandil. Et depuis, j'ai les couilles", pardon "les c*******, en béton!".