11ème CHAPITRE - dimanche 21h
le 1999 selon Aloïs Kracher




Les vins sont commentés par Aloïs Kracher lui-même et un journaliste italien.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Aloïs Kracher est un vigneron autrichien de la région du Burgenland, sur les bords du lac Neusiedler. Il est surtout connu pour ses liquoreux qui comptent AMHA parmi les meilleurs du monde. Il vinifie certains de ses vins de manière traditionnelle, c’est à dire sans bois (vins de la série " Zwischen den Seen ") et d’autres dans du bois neuf (série " Nouvelle Vague ").
Il nous a proposé la dégustation de ses 10 Trockenbeerenauslese 99, cuvées numérotées, comme à son habitude, de 1 à 10 en fonction de la richesse en sucre croissante.
1999 est une année extraordinaire selon Kracher puisqu’elle lui a permis de faire des TBA avec tous ses cépages comme vous allez le voir...
Petite anecdote, il y avait 3 places de libre dans la salle et pas de saprosiens. Cherchez l’erreur...

cuvée #1 : Pinot noir / Zweigelt. NV. 13% + 180g de sucre résiduel.
Kracher nous dit ne pas avoir fait de macération avec cette cuvée pour éviter l’apparition de volatile.
La robe est orangée presqu’ambrée, limpide et grasse. Le nez est très fruité, sur le pruneau. La bouche est puissante mais fine avec les notes fruitées du nez et une magnifique fraîcheur qui équilibre bien le sucre.
Ca démarre fort...

cuvée #2 : Traminer. NV. 13,5% + ?
Robe dorée avec des reflets orangés, limpide et grasse (d’ailleurs elles le seront toutes, limpides et grasses...) Pour Kracher, il est très difficile de faire un TBA avec le traminer, donc si on en rencontre un, " c’est que l’on a affaire à un connaisseur... " (comprendre un grand vigneron).
Equilibre parfait pour cette bouteille : une merveilleuse fraîcheur et des arômes dans le registre thé vert / infusions diverses.

cuvée #3 : Chardonnay / Welschriesling. NV. 13% + 200g de sr.
La robe est un poil plus foncée, mais la famille aromatique est la même que la précédente, avec toujours cette magnifique fraîcheur qui donne un équilibre magique à ces vins.
Kracher indique qu’il utilise volontiers les fûts neufs, car ils constituent une excellente protection pour le vin, le feu les ayant stérilisés.

cuvée #4 : Muscat Ottonel. ZdS. 12,5% + ?
La robe est encore un poil plus foncée. Le nez est de la même famille que les 2 précédents. La bouche est plus douce et je crois y distinguer une légère note muscatée (à moins que ce ne soit de l’autosuggestion...)
D’après Kracher on reconnaît le muscat ottonel à une note de café.
Il indique qu’habituellement, le muscat ottonel et le traminer ont des saveurs opposées, alors que là ils sont très ressemblants. La magie du botrytis.

cuvée #5 : Scheurebe. ZdS. 10% + ?
Même robe que le précédent, c’est à dire or tirant franchement vers l’orange. En bouche l’équilibre est ici différent : on perçoit plus le sucre, mais sans que le vin en soit alourdi, il a simplement plus de douceur, un peu dans le registre du Délire d’Automne de Lescarret.
C’est un vin de méditation, dixit Kracher. D’après lui, le climat de ses vignes est parfaitement adapté au Scheurebe, mais pas au riesling pour lequel le climat est trop chaud.

cuvée #6 : Grande cuvée. NV. 10,5% + 250g de sr.
La Grande Cuvée de Kracher est une cuvée dans laquelle il essaye de faire un assemblage le meilleur possible. C’est pour lui le vin du millésime et de la cave. Cette année elle est constituée de 30% de Welschriesling et 70% de chardonnay.
La robe est orangée. En bouche, on est maintenant dans un registre plus classique pour moi avec l’abricot et une touche de fruits exotiques. Et toujours ce merveilleux équilibre qui fait qu’on sirote son verre sans jamais se lasser.

cuvée #7 : Chardonnay. NV. 10,5% + ?
A partir de là j’étais définitivement au Nirvana, ce qui fait que je n’ai plus noté grand chose...

cuvée #8 : Welschriesling. ZdS. 10% + ?

cuvée #9 : Scheurebe. ZdS. 7% + 300g de sr
Là on a l’impression de croquer dans un panier de fruits (mais un très gros panier...)
Et toujours l’ÉQUILIBRE! (Non, c’est pas que je crie, c’est juste pour me faire comprendre...)

cuvée #10 : Welschriesling. NV. 7% + 360g de sr.
Idem la précédente.
Kracher indique que la fermentation a duré 1 an et demi...
A une question posée sur les différences de prix entre ses cuvées, il répond que, pour lui, toutes ses cuvées sont au même prix... les 10 ou 20% d’écart entre les cuvées 9 et 10 par ex. sont dues à la différence de concentration, pas de qualité... (il y a plus de grappes de raisin dans la bouteille...)