15ème CHAPITRE - lundi 21h
Langhe au maximum



Et bien finalement, ce n’était pas si difficile à trouver et nous sommes presqu’arrivés à l’heure à La Ciau del Tornavento, restaurant à l’architecture quelconque situé en plein centre de Treiso. A côté de nous, une table plus bruyante que les autres qui s’avèrera être celle des producteurs des vins qui vont accompagner notre repas.
Par contre une surprise, au lieu de la cuisine traditionnelle piémontaise escomptée, on a droit à de la nouvelle cuisine Française... et donc ni truffes blanches, ni cèpes, ni gibier... Dommage, dommage...

Le menu :

1- Scaloppa di foie gras al cacao su fondata di taleggio (fromage) con pera al moscato.
2- Scottata di vitello (veau) su orzo (orge) perlato con prima spremitura di miele e aceto balsamico.
3- Ravioli dal plin ai tre arrosti al fumo.
4- Anatra (canard) glassata all’aceto di Barolo mosaico di verdure autunnali.
5- Orologio di formaggi piemontesi con cugna.
6- Tortino al gianduia con gelato al tabacco.
7- Caffè del convivio e piccola pasticceria (pâtisseries).

Les vins :

1- Langhe Bianco Bricco Rovella 2000 d’Armando Parusso.
En fait un sauvignon très variétal et donc qui ne me plait pas du tout.

2- Barbera d’Alba 2000 du domaine Pira e figli.
Chiara Boschis, la charmante responsable (?) de ce domaine nous explique que ce vin a été élevé 18 mois en barriques d’un an. Le résultat est un vin aux tanins soyeux, avec un très beau fruit, qui fait plutôt dans la finesse que dans la puissance. Un très joli vin (et je tiens à préciser pour les mauvaises langues que je ne dis pas ça à cause des jambes de Chiara... Aaahhh! Chiara...)

3- Barbaresco Vigneto Gallina 2000 du domaine La Spinetta.
Giorgio Rivetti précise que ce vin a été élevé en fûts neufs (100%). Le résultat est un vin tanique, mais fin, avec un joli fruit. Le bois ne se sent presque pas. Un vin de la même famille que le 97 dégusté jeudi, c’est à dire plus fin et moins agressif que ses congénères, particularité sans doute obtenue par la qualité de l’élevage en fûts neufs.

4- Barolo Vigna del Gris 1999 de Conterno Fantino.
Un Barolo jeune classique : très tanique et acide. Mais une belle matière.

5- Barolo Pajana 1998 de Domenico Clerico.
Là encore un Barolo classique, avec plus de puissance et de matière que le précédent. (Domenico Clerico est parait-il, le meilleur producteur de Barolo).

6- Passito " Oro " 1998 de La Spinetta.
En fait un muscat passerillé (peut-être muté?)
Des arômes de fruits secs (noisette, figue) mais trop alcooleux en finale, bon, mais néanmoins pas du tout à la hauteur du Moscato Passito di Pantelleria Khana 1998 de Salvatore Murana, un vin bu dans d’autres circonstances et absolument fabuleux par sa complexité et son équilibre.


En fin de repas, F6 ayant fait la connaissance de Giorgio Rivetti (comme quoi, ça peut servir d’aller fumer une clope dehors...) décide de faire goûter sa Comète aux producteurs de la table d’à-côté. Et là, on a frisé l’incident diplomatique... Figurez-vous que certains d’entre eux ont quasiment refusé de la goûter, disant " pouah! " après l’avoir sentie en vidant leur verre immédiatement dans le crachoir. Et nous proposant à la place un honnête pétillant piémontais, production de l’un d’entre eux, mais sans intérèt.

A sa décharge, je signale que Giorgio Rivetti était tellement gêné qu’il a préféré quitter momentanément la salle... Là-dessus Domenico Clerico très échauffé, s’est levé, a réclamé le silence dans la salle, et a déclamé un hymne à la gloire du Piémont, où tout est bien mieux qu’ailleurs, etc... etc... Ben je ne sais pas si on doit s’en réjouir ou non, mais il semble que les français n’aient pas le monopole du chauvinisme bestial...


Et voilà, on touche à la fin de notre expédition. Après une dernière nuit passée sur place dans le camping-car de Pierre, retour au pays. C’est que le temps presse : je n’ai pas encore fait mes vendanges, moi...
Le mot de la fin pour F6 : " p’tain, c’que j’ai mal au dos!

Alain