4ème CHAPITRE - vendredi 18h
le Barolo par les Chiarlo



Un peu comme dans les villages de Bourgogne, certains terroirs de Barolo sont connus pour donner de plus grands vins que d’autres. Les Chiarlo, vieille famille du Barolo, ont la chance d’en posséder 3, Brunate, Cannubi et Cerequio, qu’ils vinifient séparément, mais qu’ils ont aussi commencés à assembler (depuis 96, je crois), dans une cuvée qu’ils ont nommée Triumviratum.
Dans cette dégustation, on nous a servi tout d’abord les 3 crus en parallèle dans le millésime 97, puis le Triumviratum 96 et enfin les 3 crus en parallèle dans le millésime 90. Etaient présents Vittorio Manganelli pour la description des vins, Alberto Chiarlo et son fils Stefano.

Brunate 97 : Robe orangée sur les bords. Nez intense, fruité, avec une note d’herbes de Provence. Bouche tannique (attention aux gencives...) mais avec un fruité éclatant qui la rend harmonieuse et équilibrée.

Cannubi 97 : Robe un poil plus foncée. Nez moins expressif (il lui a fallu 1/2h pour se révéler). Bouche un poil plus tannique que le Brunate, mais plus droite, plus complexe avec une note réglissée.

Cerequio 97 : Robe un poil plus claire que les 2 autres. Nez avec une pointe animale, plus sauvage, arômes qui se retrouvent en bouche.

Triumviratum reserva 96 : Robe intermédiaire, limpide. Nez qui ne s’est ouvert qu’au bout d’1/2 h. Attaque en bouche sur une grande finesse, puis arrive les tanins. Une élégance extraordinaire avec une pointe de réglisse, mais moins d’austérité que le Cannubi. Un vin raffiné.

Les Chiarlo expliquent qu’ils ont voulu faire avec cette cuvée un vin de grande garde (30 ans). Ils sont partisans d’une vinification traditionnelle sans bois neuf : macération de 26 jours, élevage dans des foudres de 26hl, 3 ans de btl avant commercialisation.

Brunate 90 : Robe plus évoluée, quelques bulles restent accrochées au verre (gros ballons de la cristallerie Bormioli) après remuage. Un nez intense et complexe, qui renarde. Me rappelle Chave 88. Alcool présent en bouche, mais un fruit très intense, explosif (je l’ai souligné dans mes notes...) et une réelle douceur (!) apparaît derrière les tanins. Le renard ne se sent pas en bouche.

Cannubi 90
: Robe orangée. Nez magnifique, explosif, fruits + plein d’autres choses que je ne sais pas décrire. Bouche plus austère, plus puissante, plus structurée, avec la note réglissée du 97.

Cerequio 90 : Même robe orangée. Nez très intense, plus sauvage que les 2 autres avec une note d’herbe de garrigue (ciste) mais je lui préfère le Cannubi pour son fruit. Bouche très fine, la plus élégante et la plus complexe des 3.


En conclusion
: on retrouve les mêmes grandes lignes dans tous ces vins : une attaque d’une finesse extraordinaire, puis l’arrivée des tanins qui agressent un peu les gencives, puis explosion du fruit et de divers arômes, puis retour de la finesse et de l’élégance en finale. Ca semble être la signature de la maison Chiarlo. Ce qui était encore plus intéressant, c’est que l’on retrouve les mêmes petites différences entre les 97 qu’entre leurs aînés de 90 : le Brunate plus alcooleux, moins intense (c’est relatif...), plus simple, le Cannubi plus puissant, plus droit, avec une note de réglisse et le Cerequio plus sauvage, plus complexe aussi, et plus élégant. Ce qu’on peut sans doute attribuer au terroir.