8ème CHAPITRE - samedi 15h
Châteauneuf-du-Pape, blancs de garde et fromages de chèvres



Voilà un atelier organisé de main de maître par l’ami iacchossien Michel Blanc : 7 fromages de chèvres et 8 blancs de Châteauneuf... Et alors ??? Chacun peut faire ça chez soi, devez-vous penser. ;-)
Oui mais, les 8 Châteauneuf n’étaient rien moins que :
- le domaine Mathieu 93 (pour se rincer la bouche nous a dit Michel...)
- le clos du Mont Olivet 92
- le clos des Pontifes 91
- les Fines Roches 87
- Beaurenard 86 (magnum)
- la Gardine 93
- la Solitude 93
- Vieux-Donjon 93.

Quant aux fromages, il s’agissait de chèvres et de brebis " elaborati con amore e stagionati con passione " par un allumé de Carpentras, Bernard Cortès. (Jamais mangé de fromages de chèvres aussi bons...)
Un vrai passionné, qui nous explique qu’il élabore certains de ses fromages à partir du lait de rove, une race de chèvres très peu productives (1 litre de lait par jour au lieu de 5) et qui ne supportent pas la stabulation, d’où l’obligation de les faire paître toute l’année avec comme conséquence qu’il n’en resterait que 5 troupeaux dans toute la région PACA.

Les fromages étaient les suivants (dans l’ordre de dégustation) :
- le Saint-Gens (chèvre alpine, 2 semaines, un fromage d’une grande finesse, à la croûte fine et à la finale douce)
- le Charbonnier de Lure (chèvre alpine, 4 semaines, croûte plus épaisse, goût un peu plus fort, mais toujours une grande finesse)
- le Picadoun du Rove (chèvre rove, 4 semaines, croûte fine, crémeux, aux saveurs d’herbes aromatiques)
- le Fernandou pecora (brebis lacaune, 3 semaines, croûte plus dure aux saveurs plus fortes)
- le Rove des Collines (chèvre rove, un fromage plus vieux : 6 semaines, mon préféré pour ses saveurs riches et puissantes, et son crémeux)
- le Banon capra (chèvre alpine, élevage anaérobie dans des feuilles de châtaigniers, aromatisé au poivre et cognac, 4 semaines, un fromage très très fort - 8° sur l’échelle de Richter/Drillat qui en compte 9, mais lui aussi d’une grande finesse de texture)
- le Banon pecora (idem le précédent mais avec du lait de brebis, ce qui l’exclut de la future AOC... un fromage aussi fort que le précédent - disons 7,5°, et tout aussi bon).

Ce qui était remarquable dans tous ces fromages, c’était leur finesse, leur douceur, même pour les plus forts : aucun ne présentait l’acidité agressive qu’ont d’habitude les fromages de chèvres en finale. Donc si vous passez par Carpentras, mon conseil : arrêtez-vous place de l’Hôtel de Ville, à la fromagerie du Comtat, et demandez les fromages de chèvre ou de brebis de Bernard Cortès, vous ne le regretterez pas...

Quant aux vins, ça a été une révélation pour moi : dans ma piètre connaissance des CdP blancs, seul Beaucastel roussane VV était susceptible de bien vieillir, les autres devant être bus avant 4 ou 5 ans. Et bien j’avais tout faux... D’après Michel, ils doivent être bus avant 4 ou 5 ans OU après 9 ou 10 ans et la démonstration en a été apportée de façon éclatante.

Dans l’ensemble, ces vins avaient un grand air de famille (effet terroir?), présentant tous une robe citron clair à quelques nuances près, un nez évolué, légèrement oxydatif, avec une note d’infusion et de miel et une bouche élégante, fine, avec du fruit et du miel. Mes préférés : le Fines Roches pour un surcroît de complexité avec une note de noix et plus de gras, et le Beaurenard pour sa magnifique fraîcheur.

Et l’accord avec les fromages étaient magnifiques : une nouvelle fois, 1 + 1 = 3.
Là encore, j’ai pas noté grand chose ce qui explique la pauvreté du commentaire, mais chez moi, c’est signe que c’est bon (ma main était occupée par le verre plutôt que le stylo...) Vraiment, je me suis régalé. Merci Michel B.